On aurait pu avoir des doutes après l’album précédent (« Diamonds on the inside« ) très éclectique, où chaque chanson représentait un style musical. Cette fois-ci c’est du Ben Harper à 100%. On a aimé la performance, le côté « je suis super fort et je pourrais jouer n’importe quelle musique ! », mais il nous manquait, quand même, le Ben Harper du début, celui du guitare/voix génialement simple ou simplement génial, celui qui nous a fait (re)découvrir le blues.
Dans cet album, Ben Harper s’allie aux célébrissimes Blind Boys of Alabama pour chanter le gospel façon bluesman. Au départ le blues et le gospel sont très différents (l’un se moque de sa propre misère, l’autre la transcende) mais ils ont en commun une foi en la vie qui réchauffe le coeur. la formule est efficace : peu de mots et de grands sentiments.
Il y a « Take My Hand » et « Wicked Man » qu’on a tous entendu à la radio, il y a « Well, Well, Well » qu’on croirait tout droit sorti d’un film sur l’esclavage, mais aussi « Satisfied Mind » repris, jadis, par Jeff Buckley, « Mother Pray » en a capella, et ma préférée : « Where Could I Go » (pour la petite touche soul…). Difficile de ne citer qu’un seul titre, aucun ne se démarque vraiment des autres. L’album ne contient pas de tube, mais un kaléïdoscope d’émotions. Ce n’est pas un album qu’on consomme, c’est un album qu’on écoute religieusement 8 à 9 fois avant de l’adorer.
C’est une autre image de l’Amérique profonde, différente de celle présentée par un certain républicain.