Güner Künier, aussi belle que ladite ville, vient d’Izmir. En 1990 elle déménage, à l’âge de trois ans et avec sa famille, à Flensburg où elle vit actuellement. Ca, c’est pour la petite histoire. Sur le plan musical, ce deuxième album nommé Yaramaz (« bon à rien ». Ce terme est souvent utilisé à l’égard des petits enfants lorsqu’ils sont insolents et rebelles, ce qui amène ici la dame à évoquer sa propre histoire) me la fait découvrir et me voilà enchanté, gagné par le post-punk battant un tantinet riot girl qui y est distribué. Vif, insoumis, effronté, Ne Var concocte une synth-wave de départ qui de suite prend l’avantage, dark et de marque. Eye Shadow, plus post-punk, trace en renvoyant la même impression favorable. Une song, une réussite, telle est le tarif de ce disque où les synthés bâtissent des airs virevoltants. Cash Cash Exercise, qui m’évoque des B 52’S encanaillés, le confirme.
Attractif à souhait, l’opus offre après ça un Sabahlar filant, au taquet. Il grésille, percute, sonne la révolte. Ses Sen Ben, plus saccadé, dansant et au bord du hip-hop dans son rythme haché, complète l’éventail avec un bel impact. Je suis conquis. Down Down déboulonne à son tour, irrésistible. Aksam Vakti laisse ses « synths » broder leurs pelotes, une fois de plus captivantes. Yaramaz collectionne les titres forts, sans qu’on puisse les endiguer. Sale gosse attachant, il se veut dansant et renvoie des odeurs d’encens. Il encense. Il énergise aussi, euphorise, et défrise. C’est ma galette de la semaine, haut la main.
©Frauke Joana
Sur le terme Yanima Yat, aussi vivace que la plupart des songs, bazarde un jet frontal. Il détale. Avec Fresh Cut, cold et détaché dans le chant, zébré de gimmicks bien trouvés, on profite d’une issue parfaite. La série affiche qualité, fiabilité et vérité. Tout ce qu’il faut, en somme et dans la durée, pour adhérer sans rejet à un Yaramaz conçu avec panache, sans trop de superflu, loin de là, et porteur d’une bien belle enfilade qu’on ne se lasse pas de parcourir.
© Schwund