« Wesh Will on fait un foot gros? ». « Tu golri frérot, j’m’enfile (j’écoute) le nouveau KaTze« . Et ouais Biggy, le duo brestois d’électro punk / synth Pop a le pouvoir de me détourner. Il (m’)accapare, d’autant plus que se profile son Année Shaker, de par sa singularité. En live il est fou, sur disque même rengaine. Alors t’imagines, un new album…je tiens à en être. Existence l’instigue, ça se comprend car ce bazar est existentiel. Chapes indus de derrière la lune, textes que t’es jaloux de leur portée. Résistance, annoncée, éternelle. Des vagues de synthés font leur effet, indélébiles. C’est la joie, dans le désarroi. Je pousse le volume, t’façon dans l’immeuble ça roupille encore tu vois un peu le taux de non-actifs…malgré les fréquentes traversées de rues.
Pas grave, Désordre claque son zbeul et sème des ritournelles synthétiques appuyées, aux volutes d’intérêt. Des recoins de ténèbres persistent, Lou et Erwan chantant des « pa-pa/la-la » qui m’évoquent Béru et compagnie si si j’te promets grand! Bah, en plus t’as des boites à rythmes alors l’alterno guette. Enfer, introduit par un bout d’émission, lance une électro-cold irrésistible. Erwan au vocaux fait -un peu- son Bashung, tant qu’à être dans le délire autant tutoyer les plus grands. Le titre ondule, il se dansera jusqu’au petit matin. L’excellence. Play Blessures couz’, tu t’souviens?
Année Shaker, enregistré à la maison, mixé et masterisé au Studio Near Deaf Experience de Lanmeur (Finistère) par Eric Cervera, empile les gaufrettes. C’est au tour de Lou, pour le coup, de s’illustrer. En mode Rodéo, électro-pop stellaire en bandoulière. Au bout de ses tourments, KaTze signe un album dément. Cheval, tu entends ses sabots, se saccade et laisse filtrer la lueur. La paire fait fort, cherche la clarté, la perçoit et tente de la capturer. Ce faisant, elle attrape un niveau de réalisation constant.
Nuit Noire, obsédant, marie les chants. Romain, Werner bien sûr, y traine, suivi à la Trace. Les secousses du track le percutent, indus, quasi 80’s ici et là (enfin j’en suis pas sûr) mais tellement KaTze finalement. Et c’est ça qu’est bon. On arrive au bout, comblé comme jamais. Michka, serein, coule une valse de toute beauté. Sobre, fragile, il s’agit d’un terme superbe et tu feras c’que tu voudras mais moi, je rappuie direct sur le play pour faire virevolter Année Shaker, histoire de me purger et d’évacuer comme le font ici les ex-amienois au son d’une huitaine entièrement géniale.