Etalon noise incontestable, Zëro compile ici ses morceaux les plus emblématiques. Il y adjoint Boogaloo Swamp, nouvelle pièce destinée à son nouvel opus qui sortira en septembre (vivement!). Un enfièvrement noise/indus possédé, strident et ondulant, qui augure du meilleur. Pour le reste, Uprising lance les festivités sur des tons très Zëro, immédiatement identifiables mais plus difficilement classifiables. Le trio lyonnais fait les choses à sa sauce, plus que reconnu. Sous tension, il obsède sur Pigeon Jelly de par ses nappes répétées. Le rythme se hausse, presque motorik. Des vrilles soniques pointent, incoercibles. Impeccable. Go Stereo visite des terrains plus post, mais cousus maison. Le morceau se met à groover, par le biais de ses basses. We Blew It, après l’inédit cité plus haut, dégorge des vagues aériennes, de valeur supérieure lui aussi. Il se cuivre, arrive alors Superbad (JAMES BROWN) et sa franche attaque aux chants wild. Queen Of Pain se montre également franc du collier, appuyé, d’abords plus frontalement rocks aux souillures bien placées. Il breake, assagi si je puis dire, adoptant des airs jazzy. Parfait recueil, Datapanik in the Year Zëro aiguise l’envie d’entendre la galette à venir.
Fast Car (live Paris 2024), d’envergure live donc, complète le tableau. Il se syncope, dans les cieux, en menaçant de rompre. Ich… Ein groupie riffe sec, post-punk, urgent. Il gronde, bouillonnant. Baltimore propose, itou, des guitares mordantes. Des vocaux narratifs, une ambiance sombrement sereine et de soudaines trouées. Underwater Frequencies lui emboite le pas, spatial et susurré. L’éventail est large, le savoir-faire depuis longtemps certifié. Last Bills for Lapdance, en soubresauts noise que relaient des passages dark plus atmosphériques, bouscule la psyché. San Francisco joue un jazz racé, finaud. The Kung Fu Song et ses huit minutes vivaces et non figées s’illustre autant, asseyant la valeur de la sélection. Plus loin et pas loin de la fin Polly’s On The Run, obscur, dépaysant, chuchote dans la grisaille. Troublant, il fait son effet. The Drag Queen Blues rappelle, lui, les Cramps et leur légendaire déjante. Ou Jon Spencer, c’est selon et c’est très lié. Des volutes valsant s’incrustent, pour une issue toute en déraison. Enfin Places Where We Go In Dreams, ultime fournée d’entre les nuages, psychotrope, se permet de finir le taf pour au final et comme déjà dit, affuter nos désirs d’entrer en collision avec l’opus prévu pour la rentrée.