Paru en 2005, le Angherr Shisspa de Koenjihyakkei est réédité par Skin Graft, à nouveau, pour ses 20 ans. Prog’, fou et lyrique, il dévisse tous azimuts. Tziidall Raszhisst en fait montre, pour le lancement de la partie album. Jazzy, agité, vocalement perché, truffé de scories musicales géniales et de tous bords, il fait un carton. Rattims Friezz le suit, valse tarée. Il faut suivre, le cheminement est déroutant. Mais le jeu en vaut la chandelle, Grahbem Jorgazz et sa noise cuivrée bien free en apporte la preuve. Là encore on breake, la musicalité de l’ensemble impressionne. Les chants se répondent, d’opéra sous camisole. Fettim Paillu se syncope sans ménagements, se calme et livre un terme fou. Intenable, Koenjihyakkei défie la norme. Il la relègue, loin, et poste ses propres lignes. Quivem Vrastorr en trace de belles, sinueuses, galopantes, en pentes vertigineuses. Mibingvahre, orientalisant, presque tribal dans ses voix, voit sa basse le faire (re)bondir. Et pas qu’elle.
Plus loin dans le délire Angherr Shisspa, éponyme, vitriole le jazz. Lui aussi brise son élan, sur une accalmie superbe. La tangente est dans l’élan réinvestie, puis Wammilica Iffirom telle une boule de flipper percute tout ce qui se présente. La marque sonore, une fois encore, se fait valoir. Pointes métal, volutes au bord du balkanique se tirent la bourre. Voilà donc pour la partie studio, d’un élixir rare, de cette nécessaire ressortie. Trois lives d’époque s’esquissent pour finir, cadeau inespéré, de Rattims Friezz à Angherr Shisspa en passant par Fettim Paillu. La folie y est accrue; sur scène le phénomène met bas les barrières et dézingue allègrement, parachevant une galette digne de sa structure d’appartenance.