Qualifié de psyché, Brama « from Clermont » (Ferrand bien sûr) s’en va chercher bien plus loin. Son registre, entre vielle à roue et instrumentation plus « prévisible », le distingue. Le groupe ne l’est justement pas (prévisible); il s’orientalise, s’occitanise et en cela, rejoint les Lalalar et autres Altın Gün -en termes de démarche- tout en rockant plus ouvertement. Ce disque éponyme, où résident huit titres agiles, débute avec un SOMNHAR alerte, entre l’ancien et l’aujourd’hui, mélodique et entrainant. Finement décoré, il suinte un rock vivace et en sa fin, se saccade sur des tons d’Anatolie. LA BRUMA suit alors, funky, riffant sec, dépaysant. A l’écart des terres trop foulées Brama, authentique, impose sa vision. Il est subtil, rude également et ça na gâche rien. ONTE ANAR ondule gracieusement, se pare de chœurs, virant quasiment à l’Africanisant. L’inspiration est évidente, Brama dans son diaporama poste des vignettes d’une bonne partie du globe. S’ENRAIJA incante d’abord, outrepasse les huit minutes, provoque la sarabande.
On s’entiche, les guitares donnent et le ton est personnel. AGATA file bon train, sans dérailler il maintient des penchants psych sans œillères. ROMECS rock’n’rolle, ou pas loin, dans une franche poussée. Il se syncope ensuite, greffe les voix et conçoit des sons en virages vertigineux. Parfait et addictif. BÒ calme le jeu, plus aérien. Le qualité est à nouveau de mise, récurrente de toute manière. Enfin LA BAGA D’OR, soit 8:06 d’orfèvrerie qui lentement prend la sortie en s’enhardissant, portée par des volutes serpentant qui une dernière fois désarçonnent, termine le travail en validant l’excellence d’une série bigarrée, haute en couleurs et dynamique, à la singularité qu’il importera de saluer.