Chanteur, auteur, compositeur, multi-instrumentiste, ingénieur du son, initialement trompettiste (excusez du peu…), épaulé sur scène par le multi-instrumentiste Federico Climovich qui tout comme lui du groupe rennais Bumpkin Island, Clément Lemennicier fait de la folk. Son premier album, ce clair-ombré Mountain Dreamer, l’avantage et le dote d’un début crédible. The Line à la finesse ample s’invite, le premier, se déployant dans le nacre pour ensuite gentiment bruisser. Joliesse des décors, voix sensible font le job. Silver Night Skin se dote des mêmes atouts, il y a quelque part du Raoul Vignal dans ce qu’entreprend Clément. Une montée mesurée survient, agrégée. S-Tree carillonne en Français, au gré d’une poésie bien plumée. Il se cuivre, ciselé. L’écoute séduit, des « trouées » moins feutrées parsèment l’opus. Yellow On The Sea, en son mitan, place lui aussi une « incartade » sans trop de heurts mais gorgée de prestance audible. Lemennicier trousse un bel effort, à n’en point douter.
Plus loin Mountain Dreamer, éponyme, allie à son tour sensitif et écorché bridé. Lost Song For P., de cristal, lui fait suite sans dénoter. La qualité est maximale, Mountain Dreamer entre rêves et grands espaces sonores trouve un rang de choix. On en prend possession, presque, dans un lâche égoïsme. Il est pourtant, dans son entièreté, à partager généreusement. A l’heure où The Host lui met fin, alliant les timbres et faisant reluire les instruments, tout doute naissant se voit instamment balayé par l’excellence de l’album en présence.
©Lise Lefebvre