Autrefois batteur de Poni Hoax, le très affairé Vincent Taeger a aussi œuvré avec Air, Damon Albarn, Justice, Lenny Kravitz, Skepta, Tony Allen, Oumou Sangaré, Jeff Mills, Archie Shepp, Sampa the Great ou encore Andrea Laszlo de Simone. Il créa Tiger Tigre avant de s’atteler aujourd’hui à ce Jazz Kamasutra où l’épaulent des fidèles ayant pour nom Ludovic Bruni (basse), Sylvain Daniel (basse), Arnaud Roulin (piano, synthé), Fred Soulard (synthé), Maud Chabanis (voix) Bettina Kee (voix), Mathias Allamane (contrebasse), Émile Sornin (ondioline) et Rémi Sciuto (saxophones). Son alter ego Vincent Taurelle, avec qui il a réalisé de nombreux disques, s’est chargé de mixer le sien. Voilà pour la petite histoire, sur le plan musical le feutrine de la troupe assure un rendu valable. Prologue Amateur insinue un jazz aérien, distingué, flottant. Sax Addict fait parler son nom, empreint de la même coolitude dont on se drape. Notre Soleil est Mort use du délié cher à Taeger, d’un ornement qui largement se défend et ce, sans trop en faire. Les histoires de vie éveillent l’intérêt, Tinder Surprise en narre une bien jolie sur une sulfure à la Gainsbourg qui néanmoins, porte la touche Taeger. Igor Stravesty, de son acidulé vivace, vaut lui aussi le détour. Le Jazz Kamasutra performe, ici une brèche free honore son entreprise.
Amoureuse, de son sax aux étoiles, berce. 5th, entre exotisme et penchants B.O., entête de par ses motifs. OK CROONER est bien joué, son instrumentation le hisse et ses verbes le mettent en grandeur. Ok Boomer, tubinet imparable, rime classe et a le mot juste. Ou l’inverse. Il soubresaute, dans l’élan se pointe Ouais au tribalisme jazzy magique. Il faut acheter ce disque, créatif. Taeger y chante probant, s’entoure d’une fiable clique, signe un Je cours dont l’embardée séduit. L’artwork est griffé Elzo Durt, ici une voix de dame étoffe l’issue. Tout pour plaire, en somme. Conversation déroute par le biais de sa langue, attire de par ses teintures. Laura Palmer navigue sans heurts, s’acidule un peu, dans le ton d’un recueil marquant.
Au terme ou pas très loin Yaourt à l’Italienne, à déguster d’un trait, savoureux, embaume un jazz « ritalisé » du plus bel effet, saccadé comme enthousiasmant. Il breake, sa voix vire opéra si si grand et c’est bon à entendre. C’en est fait, VINCENT TAEGER & LE JAZZ KAMASUTRA se positionnent dans un créneau qui bien à eux, laisse T’es où? en dépit de sa brièveté plaire au plus grand nombre parce que ses effluves sans autre option possible captivent. La partie est gagnée, on a même droit à un bonus appelé Phoenix qui instrumental, fait reluire une dernière fois la maestria dans le jeu d’une équipe imaginative, OK CROONER passionnant à son tableau de chasse…ou de -relative- chasteté, c’est selon.