Fascinant, jonché de guests décisifs comme lui-même peut l’être, le 11 de Niton où siègent El Toxyque, Luca Xelius Martegani et Zeno Gabaglio est immersif, encore et encore. Dès Noi feat. Meryem Aboulouafa and Vanni Bianconi, chuchoté, fendant la nuit de manière inquiétante et haletante, il coupe le souffle. Sa matière expérimente, avec succès, et tâtonne merveilleusement. Le « cello » orne le tout, Spin Orbit Interaction – feat. Julian Sartorius nous plonge dans des secousses brumeuses et climats fantomatiques très vite addictifs. 11 est une virée, salvatrice, dans des sphères lointaines. Il perce l’esprit, respire des textures possédées. Lampo feat. Boris Hauf, fragile, céleste, déroute les sens. Henning Schmitz (Kraftwerk, et ouais!) gère le mastering, ça vous en bouche un coin non? La plongée est poussée, jazzy sans gouvernail, électro sans tête chercheuse. Passionnant. I was dying (feat. John Butcher) vacille, se fend de sonorités perchées. Niton fait des merveilles, pourrait faire peur mais éveille finalement l’émerveillement. I was dying (feat. John Butcher) hausse le rythme, mais reste en lisière. Everything everywhere (feat. Peter Kernel, oh yes!!!), kraut déglingué, monte en intensité. Imparable. Ses chants sous éther font leur effet, son insidieuse progression aussi.
©Veronica Colonnello
Experimental, noise landscapes, poetry, nostalgic, electro, voice, cello, radio, soundscape – 11th February 1901, a letter from Niton (feat. Olivia Louvel), fidèle à son appellation, susurre dans le cosmos. Niton, sur son 11, atteint son paroxysme. Il franchit un cap, voire deux, et dessine des paysages saisissants. Antiopes Kraftfeld (feat. Béatrice Graf), de déviances indus en investigation sonore fructueuse, pousse le bouchon plus loin encore. Ambieterni (feat. Andy_bluvertigo), cuivré, obscur, free, stupéfie. Huella infinita (feat. Andy Moor, on ne se prive décidément pas ici!!!), de guitares détournées en phases habitées, grondantes itou, lance la fin. Celle-ci prend les traits d’un Les larmes vont couler (feat. Achille Ateba Mvondo) hanté, nuageux comme frétillant, aux vocaux déments en Français dans le texte. A peine terminé 11 exige d’autres écoutes tant sa richesse, ses vignettes sonores, sa liberté d’interprétation se refusent à se livrer de prime abord.