Clavicule a les épaules larges merci pour lui, dans le garage arrosé de post-punk il a sa place et entend bien la conserver. Avec Incoming Blaze il la conforte, l’enrichit d’éléments judicieux, et réalise un sans faute. J’arrête là? Que nenni, ça vaut bien quelques lignes. Celle d’ Embers est insidieuse, trop brève pour marquer son monde mais elle déblaye la neige pour All These Boys qui lui, rocke dur mais dans la fièvre mélodique. Post-garage dit-il, Clavicule maîtrise le courant en question. I Know, déferlante jamais trop pesante, vous en apporte la preuve. La ferveur du groupe l’emporte, truffée de belles guitares. Elle se saccade, jamais en rade. Elle porte l’estocade, dépose un break, après tout ça Eat the Light file une pop turbulente qui fait bouillir ses ritournelles. Clavicule l’a belle, il s’orage comme il sait s’estomper. La qualité, elle, s’accroche à ses croches. Stress Notice, poppy comme on aime, riffe fort mais demeure avenant. On prend. Scum Manifesto vire à l’urgent, on en a pour notre argent. Bon moi je m’en fous, j’ai rien déboursé. Clavicule gratos, j’ai dit oui de suite.
Future Memories, d’une veine presque Pixies en son début, brille lui itou de par ses mélodies. Elles parsèment ce Incoming Blaze, d’un réel apport. Thrive in Distance, de son côté, le fait quasiment rock’n’roller. Entre giclées et chansonnettes bien dosées Clavicule, de fougue et de beauté saignée, s’en sort avec les hourrahs. This Is How We Forget, intense puis « retombant », dans une alternance tenue, l’avantage au tableau d’affichage. Il précède une fin que In Decline, charmeur, ensuite bien plus rageur, assure sans trembler. Je termine mon godet de rouge, estampillé Noz à prix imbattable, et pour ta part il te faut sans tergiverser faire l’achat de ce disque sans travers.
©Marine Bouteiller