Fugue vient d’Amiens, ma ville. Yell est son deuxième EP, nourri par ses ressentis et son rejet de l’injustice, quelle qu’en soit la forme. Une sortie à l’orée du thérapeutique, qu’on sent vraie et engagée, forte de cinq titres édifiants. C’est le post-punk, peinturé au shoegaze, qui cheville le rendu et de suite Door, fin comme intense, alerte, en bourrasque subtile que des contours cold font reluire, avantage les Samariens. L’excellence même, dans un chant ténu. La Fugue se vit bien, merci, validée par Whisper et son incandescence salvatrice. L’effervescence racée du morceau crédite Fugue, qualifié à juste titre de doué. Ce qu’indique Lost, sur guitares brillantes et mots sensibles. Qu’il se fasse fougue ou se modère, Fugue, sans creux, certifie ses efforts. Yell est un cri, authentique, purgateur, qu’il s’agit d’entendre.
The Beast, aérien mais malgré ça sonique, rêveur mais enfiévré, en atteste. Il monte, trouve son point culminant, se fend de secousses nourries. On en note, c’est en l’occurrence récurrent, la valeur instrumentale. Moon vient alors, explosif, lézardé, trouer l’azur au moment de conclure. Il retombe toutefois, sans perdre en amplitude. Fugue s’exalte, expose entre tempérance et véhémence une multitude d’éprouvés que son Yell illustre avec la maîtrise de ceux que l’on reconnait.
©Amaury Beysson