Tout d’abord j’oublie la date de Gérard Baste à la Péniche, prévue le même soir, pour laquelle j’ai payé. Idem pour la soirée Bang Bang, à la Manufacture, à la différence près que pour le coup je n’ai rien déboursé. Ah et puis c’est le 23, j’ai le temps! Mémoire en gravas, j’ai pourtant retenu la GAM, dont je fus sur un temps étendu l’un des fidèles, avec à sa page Jungle Sauce et Orchestre Tout Puissant Marcel Duchamp. A Moreuil je déboule, passage au Leclerc jus de pamplemousse rose nutriscore B et dwich’ sous vide avec une paquetée de Napolitains feront l’affaire. Je sonne chez Fab, casque sur les oreilles il n’entend pas la sonnette. Mazette! Je l’appelle, il était bien là et m’ouvre son antre où nous devisons sur Bumcello, qu’il a vu il y a peu, et d’autres considérations musicales. Puis traçons la route, via Montdidier et autres localités non moins mémorables. Au bout du bitume se pointe la GAM, fichtre bordel elle m’avait manqué. Largement en avance, nous errons puis entrons. La Saison Dupont, au bar, sera notre élue. Jungle Sauce se met en place….
Jungle Sauce
J’ai croisé Périne, plus tard Tatiana, Louis aussi, Miko au stand de perles soniques. C’est le bonheur. Jungle Sauce nous joue une techno-kraut/psyché aux rebords prog complètement emballante, secouée par des encarts pénétrants. Le trio est jeunot, ça n’empêche sûrement pas la créativité. Ca plane comme ça tourbillonne, ça change de braquet et c’est pas des kékés, les mecs de Lille savent jouer et enchainent les trips prenants. Ils groovent grave, façonnent un style à part. Nous les acclamons, appareil dans les menottes j’ai droit à « ma » mezzanine en surplomb de la scène où solo, après le bain de foule, je continue à déclencher. De plus haut ça percute tout autant, à la félicité du retour ici se greffe la joie d’une trouvaille de taille. Le Celebration Days, pour ses traditionnels temps forts à la GAM, s’est encore fendu d’un choix pour le moins pertinent. Jungle Sauce se révèle, salue et récolte les lauriers, mérités. Au bar je reprends une SD, croisant un gars sympa qui m’indique que mes tofs du Celebration Days tenu à Clermont l’été dernier ont été appréciées. Ca se prend, les Suisses préparent leur venue et je réappuie sur le clic de l’appareil.
Jungle Sauce/OTPMD
Sacrebleu, la magie se pose là! Be Patient et son jazz dévié fait son effet, dans une valse syncopée qui se pare de bruits expé. OTPMD c’est beau, hirsute, racé et strident. Ses mots, comme sur Dehors, sortent à leur image du cadre. Je shoote, tente de me retenir mais le set m’emporte. A douze comme à huit ou à dix et j’en passe, le collectif de Genève assure un répertoire de génie. Marimba, bugle, violon et autres outils décalés enrichissent leur panel, ahurissant de classe. Africanisant, tropicalisant aussi, cuivré avec brio, rock quand ses guitares (se) donnent, OTPMD joue un Coagule où encore, les textes prennent la sortie. Nous aussi on touche le fond…., refrain repris mais à vrai dire on tutoie les sphères et les Petits Bouts lunaires du groupe helvète ravissent une GAM plus qu’à la fête. Le petit dernier, l’énorme Ventre Unique, cimenté à une poignée de morceaux tirés de We’re OK. But We’re lost anyway. et Rotorotor, campe un concert de première main.
OTPMD
Beginning, alerte, tribal autant que « fanfaré » avec panache, ou encore le bref Les Bœufs joué un peu avant, d’un jazz chaloupé, mordillé de sons inventifs, étirent un gig étourdissant. OTPMD casse la baraque, Petits Bouts assène avant de se tempérer. Il alterne, magnifique, bruyant et étincelant. Smiling like a Flower tangue dans la classe, dans la portée sonore et le groove de loin venu. Un morceau « pas encore enregistré », d’après Vincent Bertholet, mettra fin à une série renversante. Le nirvana, en somme ou plutôt dans l’Oise, vécu par le biais d’un projet sans pareil. J’entends encore les « oh-ho-ho » et le tumulte de So Many Things (To feel guilty about), ses tambours en frémissements, ses chants qui narrent et s’unissent. La cuvée est tirée, nous passons au merch et le camarade se paye deux t-shirts bon ok, pour celui du CDF je l’ai un peu incité mais il ne s’est pas fait prier. Soirée magique, à n’en pas douter, que cette doublette sans rapport reconnu avec les format usuels.
OTPMD
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…