Sorti dans les années 70, en 74 plus précisément, le Samtvogel de Günter Schickert revoit le jour via Bureau B. DIY, radical et anti-conforme, il développe trois pistes aux effets sur la psyché assurés. Guitares et dispositifs d’écho sont le seul arsenal du musicien, des voix fantomatiques parsèment son effort et de suite Apricot Brandy, susurré, cerclé de sons spatiaux, donne le la et encore, il s’agit là de la composition la plus « normale » de l’Allemand. Des frétillements perchés illustrent le titre, dans l’élan Kriegsmaschinen, fahrt zur Hölle et ses quinze minutes outrepassées aux cacophonies quasi symphoniques/noisy et hallucinogènes refile un sévère tournis. On y entend des voix, comme fendant la brume, et des flux psychiatriques. Plus qu’immersif, le disque s’en va chercher une matière autre, dans l’entrelac de bruits déments.
Le terme de Kriegsmaschinen, fahrt zur Hölle vire au fracas sonore, définitif. A l’audacieux Samtvogel, perché dans les cieux, turbulent et excellent, ira comme un gant. Wald, pas plus rangé loin s’en faut, lui assigne une terminaison à la lisière des vingt minutes, hantée, slalomant entre les planètes, porteuse d’un break éclairci. Une épopée aussi sereine que dérangée, au bout de laquelle on se rejoue le tout conscient qu’une unique écoute ne peut suffire à s’en enivrer de manière exhaustive.