Big’n de Chicago est noise, je l’ai déjà dit par ici. Il éructe, avec maîtrise, et ce End Comes Too Soon sans coup férir perpétue un parcours long comme le bras, débuté lors des 90’s. XMSN-17 en ouverture ne laisse guère planer le doute, il sert de tapis à South of Loathsome dont les syncopes braillées et fiévreuses ne trompent personne. La marchandise est de choix. Cru mais pensé, capté près du live, le rendu percute. Them Wolves à son tour vocifère, au gré de saccades fortes. Les pavés se succèdent, magistraux. XMSN-24 se montre bref mais noisy, dans son sillage Dead Ahead de par sa basse, sa basse-batterie même, alerte, referme le clapet. Big’n, fidèle à lui-même, arrache et décape. L’enfilade est cohérente, presque immuable mais jonchée de standards du genre. XMSN-32 constitue une transition jusqu’à Bison, climatique mais opaque, digne de la clique, pesant mais d’un groove certain.
On poursuit avec XMSN-40, nouvelle jonction saccadée, pour rallier Arkansas Death Cult. Celui-ci fulmine, torturé. Le tempo lourd fait son effet, c’est d’une traire que s’écoute End Comes Too Soon et on en ressort laminé. Piss Poor catapulte son drumming, opte pour une vitesse plus élevée. Là encore on se rend, le millésime du résultat l’emporte. Court donc efficient, le morceau secoue. XMSN-44 lui emboite le pas, en spoken-word psyché riffeur, et End Transmission dans la retenue en crue marque de nouveaux points. La galette dans son beau paquetage a de quoi attirer, accomplie.
Sur la fin To Hell With the Sun, massif, voit l’opus maintenir vaillamment sa tenue. XMSN-48 se hache pareillement, songeur, et enfin Capsized vient boucler lestement une affaire rondement menée, de haute volée, assénée par un groupe qui même après plusieurs décennies d’existence, impose plus que jamais son excellence et son absence de compromis. Achat obligatoire donc, sous peine de passer à côté d’une parution à classer dans les plus significatives de ce mois de novembre bien chargé en rondelles sonores marquantes.