Monsieur Crane était sur son Apocalypso déjà plus que bon, avec Les Ravages Du Temps il remet le couvert et réédite la performance. Mickael Appollinaire et Plimplim, qui ont fait leurs armes dans quelques projets indé pas piqués des vers, remettent leur cold au premier plan et J’Observe, synthétique, cinglant et cinglé, de boucles répétées, attire sans avoir à forcer. Je Vogue, pas plus clair, tout aussi dark et attractif pourtant, le seconde avec mérites. Il lancine, aérien et trituré. Le duo, on le sait quand on le connait, n’a besoin de personne pour se distinguer. Hades, peut-être pas un missile mais une belle missive (sonore), le démontre et sert aussi à sacrer le fait que la langue de Pierre Bourdieu (ras-le-bol de Molière, trop récurrent) a sa juste place dans le registre concerné. La fin du titre grésille, les spirales de synthés font bien sûr leur effet. Par Cœur, dénué de surplus, réduit à l’essentiel, atteint celui-ci. Là encore on entend, bien content, des volutes de marque.
Serpentaire, serpentant, électro-vapeur, sème ses froides graines. Monsieur Crane en a dans la tête, plutôt bien faite. Evy, aérien, décline une autre approche. Ca sert le rendu, d’autant plus abouti. Il reste léger, climatique. Où Allons-Nous, dans la poussière de « keyboards », me séduit -lui aussi et tout autant- de par des mots. Il m’évoque Mario D., de chez moi. Dans Tes Yeux, à la lente montée, charpente Les Ravages Du Temps avec finesse, grisé, bordé avec goût et mesure. Il se souille, on appréciera. Enfin Mon Univers Infini, étoilé, atmosphérique, termine l’effort en virant presque drone. L’essai est transformé, Monsieur Crane ravira sans nul doute ceux qui tout comme moi, avouent un penchant pour les sphères cold aux mots allégoriques et bien encrés.
©Clément Pelo