On les sait très doués, on est par conséquent enthousiaste dès lors que sort un support. BRYAN’S MAGIC TEARS revient, porteur d’un Smoke And Mirrors 90’s au shoegaze impeccable, moucheté d’autres mouvances. L’excellence est de mise, Crab Kiss coupe la corde et fait se marier JAMC et MBV, chant de l’un et gimmicks de l’autre en bandoulière. Il y a pire comme union, sur rythme saccadé et plans presque dansants proche du baggy l’affaire est rondement menée. Benjamin Dupont sucre son chant, pop. Stream Roller se pare de notes, là encore, envoûtantes, alors qu’une électro façon Ultra Orange, si si, enrobe le rendu. Verdict? Impeccable messire! En plus de ça ça gronde, ça fuzze, c’est tubesque dans le genre. Plus que reconnu, BRYAN’S MAGIC TEARS slalome entre les écueils. Il y a du Shaun Ryder, itou, dans les vocaux. Manquerait plus que Bez se pointe, fracassé comme à l’habitude, avec ses maracas. Fancy Cars, shoegazing pop, dirty et velouté dans le même temps, assied l’emprise du projet. Sans attendre je plussoie, Stalker et sa puissance l’emporte à son tour dans un flux incoercible. Smoke And Mirrors est inspiré, adroitement orné. Death Row, guimauve dreamy chantée par Lauriane, charme de par sa ouate. Le titre s’emballe ensuite, sans perdre son coton ni se défiler.
On est sur du tout bon, BMT enchaine sur ce Raised by rain aussi flamboyant que le reste. Le côté flemmard, en termes de chant, fait son effet. Ici les deux organes se greffent, complémentaires. La perfection, aux motifs récurrents qui entièrement obsèdent. Je régresse, 30 ans en arrière, avec grands délices. Le son de ceux-là, néanmoins, est bien de ce jour. L’orage arrive, la batterie l’appuie. Beauty and the Beat, vaporeux, pose une cadence chaloupée. Shoegaze à nouveau, tenu, dans un alliage de soie et de bure. Les voix s’allient, encore, au service d’une composition parfaite. Side by Side, tel que l’annonce le morceau suivant. Sonique et ondulé, chanté avec gouaille et intense paresse. Bryan’s Magic Tears fait un carton, convoque le dansable, flirte tantôt avec le « mainstream » qu’il enrobe dans ses créations, non sans adresse. Deep Blue, noisy et rêveur, lui donne du crédit supplémentaire. Smoke And Mirrors est un disque majeur, bordé par la joliesse de Lady D, sensible, cordes majestueuses et guitare acoustique en atouts décisifs. Superbe album.