Diantre!, le nouveau et magistral Daria est repoussé d’un mois! A l’heure d’écrire je l’apprends, peu importe car trop bon, il mérite la early chronique. Il fait suite à Impossible Colours (2016), depuis certains se sont essayés à d’autres projets, tout aussi porteurs, tels L.A.N.E et Do Not Machine. C’est dire si les gars sont doués, aujourd’hui Pierre-Yves (ex-Les Thugs, ex-LANE et ouais Biggy!) arrive à la basse et ça va de soi, on salue son intronisation. Quant au disque, rutilant, il perfore dès l’inaugural Citrus Paradisi qui fervent, sonne une charge qui rarement baissera. Mélodies percutantes, instrumentation sous tension, force de frappe d’Angers, vrilles noisy, on a déjà tout l’attirail pour à l’écoute, bomber le poitrail. Keep My Head, semblablement vitaminé, verse le deuxième godet. L’ivresse guette, ici la composition se saccade agilement. Daria est en pleine forme, il y met aussi le fond. The Coral Wounds apporte une bourrade, se tempère et riffe franc; l’ajustement est campé, le son aux petits oignons.
Les conditions sont réunies, Cognac mettra en vrac et insidieux, distille son venin sonore maison. Direct ou plus nuancé, l’opus résonne et Daria comes back dans les bacs avec un digipack indispensable. Son lyrisme fiévreux l’élève, A Smile, An Oasis débourre sans lever le pied. On a droit à du lourd, à prix qui plus est modéré. Chez Nineteen Something, on se fout pas de la gueule du monde. C’est l’esprit qui règne, pas le biffeton froissé. The Invisible Wandering, pesant, mélodique dans son sonisme, fait respirer l’ensemble. J’ai l’impression, à l’audition, que le groupe joue chez moi. Il calme le jeu, suite à cela un encart quasi psyché survient avant que le morceau s’emphase derechef. Minor Majority arrive alors, son amorce est…dub? Pas loin, en tout cas elle serpente joliment. Daria joue avec dextérité, expérimenté. T’as ton tote bag toi? Sinon magne-toi, à l’université d’Angers et même ailleurs tu pourras te le péter genre j’écoute du rock et c’est pas celui de Sirkis.
©Rémi Sourice
Avant que tu te la racontes sans honte Water & Sand, plutôt direct, règle lui aussi la mire. Daria, de toute manière, n’a que faire de la médiocrité. Il s’en passe, laissant ça à d’autres. Second To None illustre mes dires, déroulant un canevas massif et grondant. Des motifs clairs l’ornent, l’issue se fait dans le ressenti intense et bien évidement, la qualité persiste sur une durée étirée. C’est à ce moment précis que le bonus CD, Fictions, s’offre à nous histoire de parfaire le moment présent. Fall Not livre du coup une chute alerte, cerise sur le gâteau du chef, d’obédience pop-rock galopante. Daria en ressort gagnant, renforcé, tout en donnant à sa déjà longue carrière un nouvel élan fructueux et salutaire.