Good news, les Norvégiens de Mayflower Madame nous reviennent avec neuf titres peaufinés. L’album a pour nom Insight, il explore shoegaze, post-punk et psychédélisme tantôt rêveur, tantôt enlevé. Ocean of Bitterness pour ouvrir fait dans le subtil, sans trop décoller. Il est beau, largement assez pour nacrer les oreilles. A Foretold Ecstasy, cold, fait le choix d’un rythme plus marqué. Il excelle, de notes bellottes en chants de froid velours. Le morceau s’intensifie, valeureux. Never Sever, shoegaze au crachin noir, allégé par les synthés, s’avère tout aussi crédible. Mayflower Madame, fidèle et égal à lui-même, grise ses mélodies et ce faisant, grise aussi l’écoutant. Marionette, trame cold presque Joy Div’ en première intention, se distingue pareillement. Les Nordiques nous servent un cru de choix, au mitan de leur ouvrage résonne un Tightrope Walker placé comme nombre d’autres compositions entre finesse et allant, lumière et ténèbres.
La recette est efficace, parfaitement tenue. Paint It All in Blue, de sa vapeur cold millésimée, permet une suite idéale. Il livre un brouillard englobant, des vocaux éthérés. Queen of the Underworld suit, porteur d’avantages similaires. Insight a belle dégaine, des abords séduisants. Ses basses le font valser, reluire dans l’obscur. Il y a presque du goth dans ce disque, Crippled Crow en fait montre tout en se parant de rafales bienvenues. Il est l’heure, Insight for the Mourning Hours borde Insight sans baisser la garde. La fournée demeure sombre, finaude itou; on sort de l’écoute sans avoir à déplorer le moindre temps faible, revigoré par l’impact d’Insight.
©Astrid Serck