Du Dead Chic emmené par Andy Balcon (Heymoonshaker) et Damien Félix (Catfish) j’avais déjà chroniqué le second ep, excellentissime. Là, c’est sur la durée d’un album entier que les boys claquent leur soul/rock de feu et croyez-moi, on n’est pas là d’en décrocher! Hedonista, histoire de débuter en trombe, allie le timbre typé du British et les concoctions de ses camarades, ici blues-rock teintées…de soul bien sûr, aussi soniques que grandiloquentes. Du grand art déjà, parfois théâtral, dont la teneur me rappelle Nick Cave en termes de chants vénéneux/racés. On s’en remet à peine qu’après des délires sonores à la Tom Morello Fortune, de batterie marteau en poussées fuzz délicieuses, se montre tout aussi éclatant. ¿ Cuánto Cuesta ?, dans la foulée, usant de l’Espagnol pour d’une part dépayser, et d’autre part détacher une soul ondulante bien wild, d’un style confondant. On ne s’arrête d’ailleurs pas en si bon chemin, la chanteuse stambouliote Tuğçe Şenoğul honorant le cabaresque Mirage de son chant de là-bas. Les sons, encore une fois, resplendissent et la vigueur du groupe enrobe le tout, merveilleux.
Serenades & Damnation, capté en live au studio Black Box par le maestro Peter Deimel, brille de partout. Dead Chic y est à son zénith, Romance soufflant une tornade « wok’eun’sol » de tout premier ordre, qui ne manque pas d’allure. Manchester, dans la minute suivante, respirant une trame plus posée, sans que la valeur de l’opus n’en pâtisse. Dead Chic suinte la classe, c’est une évidence. Paris, non pas rythm’n’blues mais plutôt rythm’n’soul, renforce à son tour un « first LP » qui sur son étagère, empile les trésors. C’est le festin, Dead Chic pour l’occasion a mis les petits plats dans les grands. All Seasons Change, délicat, offre une fin plus emphatique. Enorme.
©Valentin Danton
Rassasié, je continue à me gaver. Pain Love Joy, de son rock leste, bourru, remet du bois dans la cheminée. Souvenir fait de même, syncopé, offensif, rehaussé comme on s’en doute par l’organe dément de Balcon. Il use du Français, avec panache. Morricone n’est pas loin, les ambiances de Dead Chic constituent comme nous le savons un atout déterminant. Know Your Worth, élévation fuzzy soul une dernière fois sulfureuse, éraillée, s’en venant finir un effort remarquable, de niveau supérieur, entre retenue classieuse et envolées plus râpeuses, au terme d’un Serenades & Damnation tout bonnement exceptionnel.