French, composé de Francesco Pastacaldi à la batterie, Jean François Riffaud à la basse et Julien Desprez à la guitare, Abacaxi crée une musique nouvelle (tu m’étonnes Estelle), énergique, entre noise lumineuse et textures tranchantes, complétée par une chorégraphie de lumières stroboscopiques directement contrôlé depuis la scène par les musiciens. Déjà quand tu lis ça l’envie te presse mais c’est encore rien, c’est à l’écoute que le CQFD se fait. Quetzal, coloré comme l’oiseau du même nom, déplume et te chope en plein vol. Jubilatoire, sans queue ni tête mais malgré ça pertinent -et différent-, il funke, se (David) Byrne, et débute par un Licasso qui vite perd le contrôle, lancé dans des ruades et loopings à vriller l’occiput. Cherchez pas à comprendre, écoutez et Abacaxi de ses humeurs variables vous tombera sur le râble. Inclassable, il met un point d’honneur à le rester. Quetzal Part 1 instigue une série de…sept morceaux, ni plus ni moins, qui tendent vers le plus et n’en font pas moins. Psyché et bruit fou, bondissements façon Primus mais en plus givré encore, cacophonie et versatilité complétement tiltée font bon ménage, au service d’un disque passionnant.
Quetzal est une expérience, dense, qui nous met une sacrée danse. Percuté, l’auditeur pourrait capituler. Je ne le lui conseille pas, l’opus fait un Carton et semble même redéfinir l’idée de no-wave, hexagonale, à s’en gaver jusqu’à l’indigestion. C’est à ce propos Churros, pas celui de la fête foraine (quoique..) qui se charge de le conclure, en titubant au gré de scories jazzy qui d’un coup d’un seul lâchent la rampe, distribuent des trempes, broient du noir et consacrent une approche nouvelle, en parfait contrepied des productions creuses et aseptisées.