Gros coup signé Tête Froide Records, la venue des Aquitains TH Da Freak et Pretty Inside, issus de l’école Flippin’ Freaks, distingués par mes soins ici et là, constituait pour l’indé-addict que je suis une date à ne surtout pas laisser de côté. Après le duo poulet rôti aux épices/riz aux champignons, j’avale
(aussi) le goudron et déboule à la Filature, l’âme rock en joie. Peu de temps après mon arrivée Thoineau et Alexis, à l’origine de bien des activités sonores et prévus au programme du soir, viennent me saluer. Le premier nommé, avec son sweat Doolitle des Pixies, complète parfaitement ma panoplie qui elle, se résume au t-shirt Green Mind de Dinosaur Jr. Salué pour mes chroniques je vois TH da Freak, donc Thoineau, solo, amorcer son show.
TH da Freak
Celui-ci sera beau, guitare-voix et petit Casio suffisent à faire folker le bordelais, en mode lo-fi qui parfois m’évoque le Folk Implosion d’un certain Lou Barlow. De la pureté d’éclat, parfois Beckienne si si si, Pretty Coolen plus, signée de ce Coyote attachant au possible. Même à nu ou presque, ses compositions touchent au cœur et y mettent du baume. La vague 90’s de TH da Freak, son Indie Rock ici dépouillé convoque jeu fin, chant sensible et patine pop à la Lemonheads. Bref mais marquante, l’ouverture s’avère idéale pour le quatuor tête d’affiche, dans lequel Thoineau tient aussi la guitare de manière plus directement électrique cette fois. Nous l’applaudissons, modestement le gaillard après avoir moqueusement esquissé le Wonderwall d’Oasis quitte la scène, son émotion teintée de sincérité non feinte ayant fait mouche.
TH da Freak/Pretty Inside
Dans la foulée ou presque Pretty Inside, à la rutilance pop-rock Indie comme Cindy des lutins de Boston, mélodique et nacrée comme complètement percutante, ravit à son tour la foule. On est bien vite conquis, un énergumène dans le public réclame de la voix alors que lui-même n’en a plus. Passons, Scream for love zèbre le Brewpub et si je le cite plus particulièrement, il s’agira de relever la cohérence du set dans son intégralité. A chaque titre joué, on rencontre un standard Flippin’ Freaksien de la meilleure trempe. Je pense aux Posies, à Mascis et ses compères, à Yuck aussi, et quand la tension retombe Pretty Inside reste flamboyant. Une pincée de noise, quelques tons grungy et la limonade des mecs du 33 tourne à la grande cuvée. Entre cordes caressées ou maltraitées, futs tapants et vocaux sensitifs Pretty Inside vient parfaire la soirée. Des embardées ébouriffantes ponctuent sa venue, d’un raffut jouissif.
Pretty Inside
Gratuite qui plus est, nous assistons là à une prestation majeure. La clique Flippin’ Freaks, toutes ces formations douées et impliquées, c’est le gage d’une qualité irréprochable. Du cousu-main indé à l’esprit DIY enfanté collectivement, qu’il s’agit de protéger car précieux il est. Les sons sont exquis, les chansons font remuer têtes et corps et tout comme celles de TH da Freak, rassénèrent sans avoir à forcer. Tête Froide Records a eu le nez creux, de gauche à droite je navigue pour, par l’image, créer d’autres souvenirs que le directement sonique qui pourtant, se suffit à lui-même. Du tonneau Pretty inside s’échappe une tirée de haute volée, à boire à grandes bolées. Nous sommes gratifiés d’un terme orageux, l’intensité est par ailleurs allée crescendo et c’est au faite de leur art que tous ces gens nous emmènent, au sein d’un univers indé qu’on ne viendra pas nous voler bien que certains le mettent à mal. Les invités de ce soir, eux, lui font honneur et laissent derrière eux deux spectacles emballants et sans faux-semblants, Pretty Inside mais également outside.
Pretty Inside
Photos Will Part en Live, auteur de l’article…