Quatuor masqué, bruxellois, Why The Eye expérimente. Il se décrit comme « »techno préhistorique », cite The Residents, Snapped Ankles, Société Étrange, Kokoko!, Autechre ou encore Boards Of Canada en termes d’influence. Inspirex est son deuxième album, on y dégote onze titres perchés, tribaux et encore plus. On peut y transer, JNSP a déjà les idées décalées. Effluves dark et sons d’ailleurs s’y croisent, s’y toisent, le chant susurre. Déjanté, délicieux. Le truc s’agite, hors-contrôle mais Why The Eye le tient. Le Retour du Courant, en moins d’un minute, tape une phase de tribe. La Machine, sur fond de samba exotique, lance des textes extravagants. Ca lui va comme un gant. On ne peut le définir; maybe psyché, pas loin de la noise, il cherche des noises. Bons sont ses sons, il s’emballe et quitte la norme. Mystère Court arrive ensuite, jazzy sombre, bricolé, sur 0.48 en fuite. Où Cours-Je, ludique, lui succède avec force notes répétées. Les voix, dame et homme, s’allient. D’un genre à l’autre, l’Amour règne. Des stridences percutent l’effort, lui aussi pété du bulbe. On adorera, sûr! Ca crie, ça rythme de partout. Les instruments bataillent, le refrain obsède grave. Inspirex, éponyme donc, se loge dans le cortex. Techno-robot de la jungle, truffée de sons à nouveau givrés. Imparable.
Jean-Philippe De Gheest (Piloot, Joy As a Toy), Jean-Paul Domb, Nico Gitto (Avalanche Kaito, Facteur Cheval) et Damien Magnette (Wild Classical Music Ensemble, Facteur Cheval), à l’union polisson, truellent un répertoire barjot. Martien Certain, même durée que Mystère Court, y glisse une trace délirante. Rarement entendue, la collection détonne. Prairies, spatial, se pare, à son tour, de bruits nébuleux, destroy, et de paroles de génial mariolle. Il excelle, comme Jean-Pierre Marielle. Il finit, on s’y attendait, par prendre la tangente. Pis matez-moi c’te pochette, signée Françoiz Breut alors que Jean Lamoot (Alain Bashung, Brigitte Fontaine, Dominique A) s’est chargé de faire sonner le tout.
©Hugo Boutry
Allô Conseillé, 18 sec’ au compteur, tombe sur personne. T’inquiètes, en France c’est le même topo. Animal et ses pulsions variables, remuantes autant que nuageuses, ses emportements sous fantaisie attachante également, met de l’épice dans la tambouille. Inspirex, inspiré, sort chez Exag’. Erreur 499 et demi, dernière salve aux airs de prière sous drogue, lui met fin en respectant, attirant, l’esprit en marge d’un groupe de niche, sacrément doué et méprisant les formats usuels.