Toutatac et tout à coup les Frères Tyran redéboulent; leur bouillon a du goût, leur imagerie peut paraitre un tantinet comique mais l’album, lui, dégorge dix rocks tendus et persuasifs. D’emblée les guitares ferraillent, L’heure des Tyran se punke et se passe de boursouflures. Du minimal -mais pas que- en révolte, efficient. J’imagine déjà, en live, la portée du bazar et l’effervescence collective. Les machineS s’échinent, étoffant le rendu. Assis, debout, couché, d’un plomb opaque, tire au FAMAS sur une société rangée, telle une classe bien sage. Break de sons, puis reprise d’un assaut destroy. Grattes, « chinemas » et colère s’imbriquent. Replay scratche, un peu comme Oneyed Jack. Le duo dégomme, fusionne, donne des ordres et fout le boxon. Il est bon. Toutatac l’éponyme, hardcore-punk, indus bazardé, envoie valser la Valstar. Bref, il fait tomber les briques et les lance aussi. Bouton panik, plus…euh… »lyrique », s’élance prestement. Rythme débridé, descentes de sonorités perchées, fronde rock-noise opérante. Les voix se robotisent, à l’heure du tout-IA le truc a du sens.
On continue, freinage impossible. Suspect 8083 riffe dru, au delà de tout soupçon. Les frangins dévissent, DIY avec eux-mêmes. Atomixeur comme une gazelle galope, atomique et soniquement aventureux. Rozenn la Rouge, électro au taquet, étend le champ d’investigation. L’issue reste sous tension, inspirée; par ici toute attaque se vaut/se doit d’être subie. La centrale, sauvage, instaure un fatras pété de la cafetière. Il groove grave, nucléaire, et turbine sec. Toutatac s’écoute d’un bloc (opératoire), sur son lit de malade la paire de frères s’enfièvre contre tous enfin, pas loin de ça. La Centrale, ultime composition dont les frères Tyran sont les seuls juges, pilonne une sorte d’indus en volutes, en sirènes et guitares à nouveau mordantes, pour un final qui ne fait qu’asseoir Toutatac, dispo sur Spotify, Deezer et Bandcamp, et sa cohorte de titres où l’ire l’emporte sur toute autre forme d’expression.