Ayé Chafouin revient ça va pas manquer, on saura pas combien y sont mais on kiffera leur (ou son) son. Ou leur Trucs, plutôt, déclinés en huit bancalitudes géniales et foutraques. AZAG pour commencer part dans le zig, synth-math, chercheur, dans des plans répétés dont le genre se tait, indéfinissable. Retiens juste, lecteur, lectrice peut-être, que son bruit est bon, même non-chanté. Une note après l’autre, parce qu’y faut pas déconner, Chafouin à trois -j’ai triché en matant leurs dernières photos-, élabore des compositions qui forcément dérapent. Ici c’est un sax, non?, qui noise le bazar.
En même temps j’y connais rien et puis Chafouin fout tellement l’bordel qu’à force on sait plus qui fait quoi et quel instrument bruisse quoi. Tant mieux, et pis leur versatilité nous sied sévère. Batav, presque « normalisé » mais point trop n’en faut, tout de même, initie un rock psychélectro fin et perché. L’imagination sonore de Chafouin n’a pas de limites, là le chant apporte un plus de par ses tons. Délicieux. La Roue tourne, comme le dit le quatrième titre, et celles de Chafouin sont voilées mais accrochent le bitume, au gré de courses escarpées. La chanson, changeant sans cesse de peau, produit un putain de tumulte.
Il faudra bien, pour tout capter, écouter Trucs 6 fois et demi. La Roue Tourne déjante, Chafouin s’amuse sans gouvernail. Il retombe toujours, en dépit de son errance, sur ses notes. Max la menace fait flamber une sorte de hip-hop hybride, enfin dans son rythme, sur tapis sali de noise en pulsions tarées. Cinq point un, dans l’élan, fait flotter et rugir ses airs, alors que ses vocaux se polissent tout en se réitérant. Il accélère, puis terminé c’est mort Chafouin a encore percuté l’décor. Vraiment trop bon, guilleret parfois, Trucs déroute à l’envi.
Sept sept sept, free, progresse dans un boucan non pas à la Boucan, quoique, mais quand même bien frappé. Kraut un peu, cinglé totalement, il crache des flammes. Enfin et sur le terme Tertiaire, variable, aérien mais également percutant, s’offre le luxe de conclure sans plus de raison, avec autant de débridé sonique, ce Trucs à l’issue et à l’endroit duquel on éprouve bien des choses.