Le Skeleton Band fait de la voltige, sonore, distinguée et tantôt imprévisible. Fiévreux, racé, il livre en ce mois de septembre un disque de rentrée rentré, feutré, qu’on n’ira pas dénigrer. Outre-rage est son nom, Après l’Orage il débute et se zèbre de riffs brefs. Les chants eux s’élégancent, la retenue fait effet. Banjo, contrebasse, vibraphone, dans le panel tout concourt à ourler l’effort, à draper des ambiances prenantes. La batterie syncopée de Les oiseaux tombent, de pair avec un fond fragile, s’y emploie. La voix filtre finement, les montées cuivrées épicent la chanson dans une quiétude vivante. La marque sonore du Skeleton Band est perceptible, infaillible. Concrete Lake chaloupe, jazz et plus, et tonne. Il scande, redescend, navigue en terres belles et en mers chamarrées, dont les recoins s’emballent cependant. A l’écoute on est saisi, Nos morts de durée restreinte joue une matière sans trop de heurts, d’obédience psyché raffiné.
Aici Jai, d’une entrée en matière subtile, s’emphase ensuite pour créer un bruit plus poussé. Il en retombe, dans l’ombre, s’étirant dans la majesté. Horde d’émois lui succède, presque noise, lacéré, sans écorner l’allure musicale du quatuor. Ire et flamboyance se lient, l’issue en tire grand profit. Gravir désastre, ultime souffle saccadé, dans le nerf comme dans le coton, dont les vocaux se complètent, venant récompenser Outre-rage et les travaux communs à Alex Jacob (Guitare, banjo, chant), Bruno Jacob (Contrebasse, chant), Marion Julien (Violon, chant) et Salsky (Batterie, vibraphone, mélodica), unis à la cause d’un son que l’on peut raisonnablement qualifier de personnel et évocateur.