Jeanphilip, hein quoi? J’ai presque cru vu son nom, putain de hâte à catégoriser, à de la chanson française façon « pitié fuyons ». Mais intrigué j’ai écouté et me voilà à écrire, séduit par la découverte. Le bonhomme est Canadien, il couple rock et électro, chante en Céfran et réussit tout ce qu’il fait. Ce Vérandas est un abri sûr, Qu’on se passe de moi chantonne à deux voix et déceinture un groove funky fatal. Ayé ça prend, on dansote et le morceau ondule avantageusement. La bass-batt’, les guitares mastoc et synthés en appoint font largement le job. Il faut dire que Jeanphilip, pour les besoins de son Vérandas, a de sacrés maçons à sa disposition. Le producteur et multi-instrumentiste Paul Cargnello, le coach vocal français Olivier Azzano (Benjamin Biolay, La Bestiole), le guitare héros Québécois-americana Benoit Villeneuve (Shampouing, Tire le coyote), le futuriste indie-pop Jon Cohen (The Dears, Jon Cohen Experimental), la chanteuse soul Jasmine Bleile (Ladies of the Canyons, Satellites), le bassiste Cédric Martel (Hubert Lenoir, Ariane Roy), le batteur funky P-E Beaudoin (Hubert Lenoir, Lou-Adrianne Cassidy), le batteur au grand coeur Olivier Beaulieu (Karim Ouellet, Patrice Michaud) et les contributions créatives de Jean-François Bougie servent son projet, solide. Merci à tous, j’ai de ce fait torché mon premier paragraphe!
Assez divergé, Ivresse enivre. Un brin fonk’, électro vive, il tape dans le mille et comme si ça ne suffisait pas Les amants (Feat. Paul Cargnello – Extended version), clippé ci-dessus, convole en juste noces, rock bluesy et encore plein d’autres choses imbriquées avec dextérité. Là encore les voix s’allient, Bûcher dans le tas suivant en riffant franc tout en s’habillant de gimmicks cools. La mixture est ajustée, Jeanphilip tient debout (en bout) et trace sa route ou alors c’est l’inverse, même que là on dirait Plastic Bertrand dans l’chant, si si écoute bien frère! C’est jubilatoire, y’a plus d’espoir sauf quand Vérandas nous ouvre ses portes. Dans nos vérandas, d’ailleurs, pétale une sorte de post-punk au taquet, un tantinet excentrique, pas fait pour les kékés. Jeanphilip tartine du tube, En stéréo il souffle une pop de classe qu’un autre organe complète.
Je l’aime bien ce Jeanphilip, dans ses Vérandas je poserais volontiers mes valises. Fanfare lâche un rock lourd, sans détours à la con, minimal et efficient. A chaque essai, t’manière, ça passe crème. L’artiste trouve, sans planter, les sons qui vont bien et que l’on retient. Saisons se fait insulaire, saccadé, doté à son tour des inspirations Jeanphilipiennes. Celles-ci opèrent une dernière fois sur Orage à l’est, brève étrangeté de fin qui tangue entre électro répétée et diction narrative qu’un rythme appuyé englobe. Bien joué Jean-Phi, Vérandas cartonne et étend avec talent ta discographie qui depuis 2006, tout de même, dévoile des aptitudes maintenant certifiées.