Spectrum Orchestrum ? Connaissais pas, connais depuis ce soir et j’en aime le foutoir, coincé dans les sentiers entre prog’, free jazz, rock en cavale et psyché frappé. Ca ressemble à rien…d’autre, les mecs viennent de Lille et dégorgent six titres dont la plupart vont loin, ce qui a pour effet de nous embarquer. Déjà Black Math Mazhar, de durée restreinte enfin comparé à d’autres, sonne une charge jazzy au galop, fine et bourrue, dépaysante, qui prend des contrepieds. Musicalement c’est dément, un Rhodes et le saxo assurent des contour de classe. Ulysses (Sailing the Seventeen Seas), au delà des douze minutes, fissure sa feutrine jazzy. Il groove classieusement, s’élève, louche vers les 70’s mais date bien de notre ère. Spectrum Orchestrum, libre, chemine dans sa propre bulle. Through Walls se montre posé, en amicales secousses. La quiétude prime, sans pour autant envahir l’opus. On garde, consciencieusement, une place à l’inattendu. CHerry Analog TexTurE, aux syncopes racées, s’impose sans coup férir.
Le format « instru », exclusif, n’entache en rien l’ensemble. Vaginolox le secoue un peu, Noziroh ose l’encart et exige l’assimilation. Il en vaut la peine, Vaginolox n’hésite pas à transgresser et s’enhardir. C’est dans cette option-là, sauvageonne, qu’à mon sens Spectrum Orchestrum trouve sa pleine (dé)mesure. Il niche chez Baboon Fish, dédié aux inlassables inclassables. Vaginolox rudoie, dans le même temps se fait douceur, sans se laisser dompter. Le délire est passé vite, on en vient déjà au terminal Horizon à Rebours. 13.18 d’échappée belle, cosmique, dans l’alternance entre sérénité et sorties de route bienvenues. Après ça ce sera Korkoj, pas plus rangé et de la même écurie, pour une autre virée sans équivalent proche.