Radar Men From The Moon vient d’ Eindhoven, depuis plus de 10 ans il exécute un rock sous tension, noise, post-punk, indus et batailleur. Vomitorium, son nouvel album, décline la recette sur huit plages au tapage qu’on accueille avec bonheur. Les riffs crus et l’avancée pataude du titre éponyme, par exemple, combinent les tendances avec brio et dans un boucan indus qui n’est pas sans me rappeler Godflesh. Speech Of The Hammer, en ouverture, aura sans délai sonné l’assaut. C’est pour le coup à Aggravation, de Treponem Pal, que je songe. Mais Radar Men From The Moon, pour façonner ses textures, n’a besoin de personne. Talentueux, il dévie à sa manière. La voix est bileuse, les abords noirs. De grandes éruptions noisy se placent, en puissantes déferlantes. Psychic Warfare Now! lui, opte pour une vitesse avérée. Il file, post-punk on dira, et vient parfaire un début de marque. Dans son sillage Liberation, possédé, hurle à travers la brume. Psychotrope, il délire et attire.
Sur le second volet Altered States, électro-cold/indus, lâche des salves un brin tribales, pas loin du Ministry des débuts. Radar Men From The Moon est en pleine forme, My Body Is An Event aborde une facette spatiale martiale. Psyché et rouillé, il précède un Confusion aux secousses rudes, alerte. Là encore, on entend du grinçant. Le titre breake, quasi dub, puis reprend l’attaque. Enfin Open Door To Vices, pesant, opaque, ferme la marche en mariant chant wild et fissures bruitistes nourries, à l’issue d’une galette qui dans sa sphère en surpassera bien d’autres.