Anciennement bassiste d’ A Place To Bury Strangers, Dion Lunadon mène une carrière solo déjà étayée, y assurant tout, ou presque, de lui-même. Ce Memory Burn est son dernier effort en date, il conjugue le rock’n’roll à l’énergie punk et fuse de partout, rageur et sonore. Goodtimes, sans ambages, se charge de le prouver, torpille incendiaire d’à peine plus de deux minutes. On reste dans ce ton ombrageux, plein de gouaille, avec le plus mélodique mais tout aussi assuré New York. Le tout sonne authentique, éraillé, les guitares glissent et percutent le décor. Les vocaux suintent le rock, on n’a visiblement pas à faire à un entravé. Out In My World, aux riffs dynamiques, joue punk et braille allègrement. Dion Lunadon est de ceux qui dans le gris d’une attitude dénuée d’artifices, s’abreuvent à l’écorché. L’écoute révèle puissance, dextérité et efficacité.
Get Back to You, qui inaugure la face B, laboure et débourre sévère, compact et urgent. Lunadon défouraille, s’offre des solos eux aussi efficients et exempts de démonstration à la noix. Hollywood Blues tronçonne, bruyant, et m’évoque Thee Hypnotics. Concluant, c’est le moins que l’on puisse dire. D’une traite, Memory Burn pulse et loin de rompre, ne plie même pas. Il est solide, Zenith Forever lui met fin au gré d’un impact garage jonché de motifs plus posés. Là encore ça joue serré, belliqueux, avec le savoir-faire de ceux qui ne s’en laissent pas compter. Dans notre pays ça sort chez Beast Records, il va sans dire que notre homme y est à sa juste place et une nouvelle fois, nous repait d’une série tout bonnement irréprochable.