Belge, proclamé « Prime Minister of Pop » et doté d’un parcours plus long que le bras, Mr Diagonal, de son nom d’homme Daniel Barbenel, fait une sorte de bedroom pop aux tons plutôt anglais, distingués. Pour son North Pacific, j’ai déjà parlé de lui. Bref assez parlé, rentrons dans ce Join the Dots. Joliet, trop pour le rockeur « à cran » que je suis et me voue à demeurer, il brille. Dans l’ombre parfois, il opère pour commencer par un Hedges posé, piano-voix, sans parure ou presque, qui s’emphase vocalement sans générer d’implosion. Puis California, dans la même étoffe amicale, orchestrale, prend le relai. Orange !, folk animée, ornée avec facétie sonore, s’avère tout aussi belle. Elle s’emballe, dénuée toutefois d’offensivité, sans perdre de ses penchants guillerets. Sleepwalkers, teintée d’électro, ombragée, se pare à son tour de sonorités bien trouvées. Les climats, à cette occasion, s’étendent.
Plus loin The Boy from Outer Space, flegmatique, caresse l’oreille. Mr Diagonal prend soin de ses contours, Into the Rustic Meadows of my Mind convoque elle aussi une électro discrète. Il ondule sereinement. Je guette la sortie de route, en vain, mais le tout est d’allure. Et reposant, qui plus est, pour l’âme. Brixton Pastora laisse le piano broder, le chant semer son élégance. Can’t Kill the Love, plus enlevée, me fait bonheur. A la bonne heure! J’apprécierai plus de hargne, enfin, plus de vivacité. Le morceau twiste magnifiquement. A sa suite David Attenborough, qui revient à de l’animé avenant, s’illustre. Obvious lui emboite le pas, avec son gimmick récurrent. Il y a de la vie, exempte de heurts -tout au moins musicalement- dans ce Join the Dots. Passports le feutre, aérien. Mr Diagonal fait bien les choses, il termine son œuvre dans le mal avec I Feel Terribly Bad qui lui…se fait ludique comme alerte et j’approuve, séduit par sa texture et ses petits sons délirants.