Feverdreamt est l’un des nombreux projets d’ Alexander Donat, Allemand dont je me demande si tantôt, il prend quelque repos. Ici le registre est dark-folk, en huit titres l’artiste fait montre, une fois de plus, de son adresse dans la création. Decay Is Here, au début, progresse avec majesté, sombre cela va de soi. Son décor est sobre. The Count tire sur les mêmes ficèles, induit le même ressenti fascinant. De l’ombre à la beauté, Feverdreamt trouve le ton. The Wallowing (Die Another Time), comme figé, s’étire sans excès aucun. Un brin orchestral, mais jamais conventionnel, il s’illustre à son tour. Sur sa deuxième partie, son rythme s’affirme. Le panel d’Alexander gagne en ampleur, son don n’est plus à mettre en cause. The Stream, lui, se dénude mais demeure chatoyant. Il est frappant de constater, à chaque sortie estampillée Blackjack Illuminist Records, à quel point le registre est typé. It Will Straighten Itself Out, subtilement saccadé, le prouve.
The Pickup, de durée plutôt brève, souffle du gris, du noir je dirai même, avant que On The Other Side n’élabore une trame folk à l’arrière-plan ténébreux, qu’allègent des motifs clairs. Là encore, l’avancée se fait à pas comptés, dotée de quelques soubresauts marquants. Au fil des écoutes, Decay Is Present devient de plus en plus pénétrant. When It’s Too Late To Bail, au gré de ses huit minutes, grandiloquent, déviant aussi, agité, au final magnifique, termine l’album en en surlignant la splendeur. Dans quelques heures j’honorerai Hydra puis Fir Cone Children, du même auteur, mais pour l’instant c’est Feverdreamt qu’il importe de mettre en avant pour ce Decay Is Present reluisant.