De ce R4 cuvée 2024 je retiens avant toute chose, avant tout autre groupe, Lysistrata. Imparable. Revelles la belle, nichée dans la campagne. Son bar, chez Tchote Boitte, ses plats, son vin rouge. Mon refuge. Mes amis de l’orga, pétillants. Le rock parfois contestable, bien trop poli, bien trop convenu. Mais au delà de ça, la variété (rock justement, pas le genre musical) qui permet à tout un chacun de dégoter ses trésors. Un ensemble de choses, d’éléments, qui nous rend ce R4 absolument immanquable. La bière R4, parfaite nouveauté. Bref, j’écoute le nouveau King Gizzard & The Lizard Wizard, Flight b741. Délicieux. Il accompagne mes mots, hommage appuyé à ce R4 qu’on (re)joindrait en rampant comme un serpent. Gratos et si bienveillant, rural et complet. Pluriel et accueillant, de scènes (3 au total, excusez du peu!) qui offrent projets confirmés et trouvailles à cacheter, clans locaux et bandes plus éloignées. Le R4 se vit, il ne se raconte pas et c’est pourtant ce que je tente de faire. Alors Lysistrata, pour moi le zénith rock de ce festival économique mais qui ne fait pas dans l’économie, illumine ma plume.
Lysistrata
Noisy, rock et impétueux, Ben Amos Cooper, Max Roy et Théo Guéneau ont tout simplement cassé la baraque. Jeunes et sauvages, ils ont tenu la dragée haute, voire mieux encore, aux « diplômés » Tagada Jones, auteurs eux aussi d’une prestation consacrée. Tout en mouvement, en contorsions wild et riffs bruyants enchevillés à des bourrades indie, post-hardcore ou encore math, Lysistrata n’a pas pour habitude de faire semblant. Ni grimé ni dissimulateur, il joue sincère et acéré. Retenu et surtout intense, il honore la sphère indé. Son vacarme est étudié, spontané aussi, enfanté par des gens doués. Et soudés, comme les doigts d’une seule main. Lysistrata est un phénomène qui au fil des albums, au fil des venues live, se bonifie sévère. Avec lui on communie, dans un geyser de rock seringué. Lysistrata n’est pas ingrat; il appelle à voter dans le bon sens, par la voix de son cogneur, et se verra suivi dans sa requête. Il ne cesse de tourner, une virée automnale est d’ores et déjà fixée. Plus de 20 dates, dont une à la « Manu » de Saint Quentin qu’en aficionado je soulignerai de ma présence.
Lysistrata
Après ça je partirai, samedi splendidement plié. J’aurai aussi « chopé » Fugue, valeureux « gamins ». L’Arène Humaine, pour le coup persuasif. Mais Lysistrata reste le roi. Mon dimanche, tranquillou, me laissera atterrir. J’en prendrai congé trop tôt, perclus de fatigue (j’exagère, mais sans exagérer). Bosser éduc, ça abime. Pour se requinquer on a le son, le R4, Lysistrata et la succession de cliques qui de la folk au rock le plus burné, y arpentent un éventail brillant qui éveille un bonheur collectif. Le R4 n’a pas d’égal, il a Lysistrata et depuis 98, été de victoire, ressort gagnant de chacune de ses tirées. Furieux, Lysistrata le hisse cette année au plus haut. Après ça tu peux (pas, ou plus) t’aligner, les trois garçons ont placé la barre très haut. C’est mon temps fort, très fort, d’un festival plus que fort et qui jamais ne force. C’est le R4, cousin des îles. C’est encore plus ouf que l’élection du NFP, j’ai certes couronné Lysistrata mais c’est le bazar de Revelles, inimitable, qu’il s’agit d’élire et vous le savez putain de bien. RDV en 2025, dans le pré vert d’une Revelles rebelle et beaucoup trop belle pour qu’on lui résiste.
Lysistrata
Photos Will Part en Live