Adepte du DIY, vrai et pas faux (c’est une forme d’insistance), Mike Noegraf décline la folk dans une superbe largesse. Il se dope au live, sort du support de manière régulière à tel point que ce Polarities est déjà le quatrième de la série. Il touche au cœur, sollicite aussi les tripes et sort les belles notes, graffées par treize compositions élevées. Intro (Polarities), sensitif, ouvre dans un ressenti légèrement rugueux. Puis Open Your Heart Kid, pop-folk que le rock arrose, se charge de parfaire le début d’album. Ses mélodies, exaltantes, comblent nos attentes. Embark, de sa folk étoilée, fait de même. L’ornement, soigné, soigne aussi l’écoutant. Lord Sun, vautré dans une parure tout aussi véritable, sans tricherie ni surpoids, enchaine. Captain, We Need A Captain!, bourrade rock, complète rageusement l’opus. Le gaillard de Lyon rugit, pour le coup, sans rejeter les beaux airs.
Plus loin Under An Oak, doux et minimal, assure une suite de classe. On renoue avec le rythme sur I Saw You In The Dark, alerte, pop-rock qui encore une fois fait foi. Simple Things lui se dénude, réduit à sa seule beauté. A tous les niveaux. Gossip se poppise assez vivement, joué non pas, précisons-le et ça concerne l’entièreté du disque, par Mike Noegraf solo mais par Mike Noegraf and the Outlaws. Ed Wood (basse) et Tommy Rizzitelli (batterie) sont de la partie, ça mériterait une release party. Malone demeure folk, dans la veine des trois hommes. Mike Noegraf et ses complices le vivifient, en conservent le pouls intact. Witchcraft And Black Magic, aérien, a du chien. Il n’est pas le seul.
En fin de parcours Morning Call, rock racé, assure l’équilibre. Le « tout folk » aurait pu lasser, Mike Noegraf contourne l’ obstacle avec l’adresse qu’on lui (re)connait. Polarities, s’il prend fin dans la tranquillité (Whatever Comes To Me, terminaison achevée), déploie un éventail juste, bien dosé et de qualité, qui justifie la bonne réputation de l’artiste et les sollicitations dont il fait l’objet pour des événements tout comme lui significatifs.
Photo Anthony Coppa