Apart vient du Havre. Désillusion, non-dits et blessures nourrissent son propos. Indémo (comprenez par là, indé et émo), histoire de le situer sans complètement y parvenir, il dévoile un premier LP appelé Through the Cracks. Neuf titres, énergiques, à la Lysistrata de manière occasionnelle, lui permettent de se révéler. Honest to Myself, premier de la liste, couple mélodie et secousses émotionnelles nourries. De suite ça prend, dans les traces de cette ouverture de choix on capte un Unsaid riffeur et rythmé. Il breake, fin. Reveries s’empare de la suite, alerte comme il peut se montrer sensible sans rater la cible. On décèle, ici, un savoir-faire certain. En plus de ça le vinyle est beau, bien trop, dans son vert nature reposant. Old Tapes opère par ruades, alterne et au bout des courses se distingue complètement. Apart performe, dans la forme comme dans le fond.
Le court Recollection, plus « folky » que le reste, se pose au mitan de son disque avec un finesse évidente. Isabella Bird’s Last Journey, ensuite, réinjecte de la vigueur. Emopop, rock et très peu post (tant mieux), produit par notre Amaury Sauvé au palmarès grandissant, Through the Cracks a de quoi plaire. Campfire l’élève à son tour, saccadé/stylé. Distant Signals offre, lui aussi, des ruades cette fois plus nerveuses. Apart n’a pas à rougir, loin s’en faut, de son Through the Cracks fort bien mené. Il le borde avec, urgent, ce Frayed aussi convaincant que ce qui précède, aux accalmies éloquentes suivies de coups de canif sonores.
Photo Tom Boulet