Suisse, formé à la fin des 90’s, Brazen revient après dix-huit ans sans support sonore. Ayant joué avec des formations comme Cave In, Blonde Redhead, Franz Ferdinand ou encore Nada Surf, il dispose d’une certaine aura dont Distance, ici décrit, se fait le témoin. Rutilant, drapé d’une pop-rock remuante aux mélodies notables, il débute au son de ce Trialog digne de Matthew Caws et compagnie. On prend note, immédiatement, de son accroche. La guitare a du chien, les ritournelles aussi, et la rythmique fouette le tout. Ca exalte, dans un format connu mais tenu. Storms In The Far l’est aussi, d’abord amical, avant de se saccader plus rudement. Brazen enchaine les pépites, glisse de légères pointes prog dans son répertoire et ce, sans conséquences dommageables. Running, quasiment psych-pop, complète l’ensemble en demeurant digne du trio. Il varie ses cadences, on sent chez Brazen une propension à changer de braquet et ça lui réussit constamment.
Let You Down, aux riffs appuyés, suit vaillamment. Brazen fait de suite oublier, de par la qualité de son Distance, toutes ces années dénuées de rendu sonique. Son lyrisme l’honore, doublé d’une énergie revigorante. Arms Of The Sea, folk en son amorce, déploie une pop aussi griffue qu’avenante, prog’ mais pas trop. Le dosage est assuré, l’issue de grande valeur. Holocene Dies commence dans la ouate, sensible. Il vire psycho-prog, flamboyant. Hey Man fricote ensuite avec le reggae -dans certains de ses sons-, oups bon ok ça se fait de loin, c’est finalement la turbulence poppy racée qui rafle la mise. Restent ces rayons prog’, bien disséminés, et des raclées sonores appréciables bien que passagères. Le variable Bizarre Tragic Hollow Times, au delà des sept minutes, ferme alors la marche et fonceur comme aérien, brillant, consacre le retour gagnant d’un Brazen toujours aussi inspiré.
Photo Aleksandr P. Thibaudeau