Gorgé de beau monde, inondé de soleil, nautique et notable, le CABLE PARK d’Argœuves avait l’honneur ce jeudi d’ouvrir, au gré d’un menu indie relevé, le Minuit Avant La Nuit 2024. Sous pavillon coloré celui-ci, pour son amorce, avait donc fait le choix d’un bel écrin qu’ Adam El Mutant et sa superbe pop-rock en trio, puis Dog Park un tantinet dans le même ton, se sont permis de rehausser d’un cran supplémentaire. Après un Chardonay vite siroté, la face baignée de rayons chaleureux, quelques saluts au passage à bon nombre d’acteurs locaux de marque, j’assiste au discours inaugural après que l’étendard MALN, bien joli, ait trouvé place sur le côté de scène. C’était ce jour repos, demain lève-tôt mais pour le coup l’heure est à la fête car à l’image du mardi sur la péniche Célestine, le programme me va à plus d’un titre. Et sur tous les titres, indie qu’il est, après un rosé dans la foulée du Chardonnay d’accueil. Adam se prépare, ce mec est un bon et quoiqu’il fasse le rendu illumine les faces. Avec Charles à la batterie, la woman touch émanant de Mathilde à la basse, aussi, le casquetté jette ses premiers accords.
Drapeau MALN/Adam El Mutant
Ceux-ci mettent tout le monde d’accord, le raffinement de la bande est un véritable ravissement. De guitares finaudes en rythmique souple, de chant sensibles en pointes plus hardies, Cable Park a les mirettes conquises. Cuvée locale d’un cru affirmé, Adam El Mutant offre au MALN un départ canon, toutes grattes dehors, dans une gerbe de mélodies d’or. A l’instar d’un MegaSurf, à chaque coup il gagne. Les copains sont là, réunis, pour goûter le bouillon d’ Adam. Aussi délié que savoureux, le nectar met du baume aux âmes. Derrière les trois musiciens, gadins et figures réussies assurent le décor. Je dodeline de la tête, un brin hypnotisé. Je retombe, vendredi at work un bilan m’attend mais celui de l’amienois est ce jeudi grandement positif. Ses chansons bercent, bousculent amicalement, et dégagent une patine de tous les instants. Ingé-son en devenir, le bonhomme s’entoure de proches et ça lui permet de peaufiner, parfaire des compositions qu’on valide dans leur entièreté. Grand merci Adam, tu fus tout bonnement excellent.
Adam El Mutant
Dog Park sans trainer enchaine, il prolonge magistralement le registre du Mutant. Là encore délicatesse, contours poppy de charme, féminisme décisif doublé d’une unique présence masculine, s’agissant du quatuor parisien aux origines mondiales, enfantent un concert aux airs de Festina Lente. Un bonheur total, aux vocaux de sucre, dreamy, shoegaze en certains endroits, d’une portée sans bornes. De sa mission Dog Park, aux membres interchangeables sans que cela écorne le résultat, s’acquitte avec brio. Sensitif, écorché mais dans la ouate, vivace sur une brassée de morceaux, le groupe dessert un mets vanillé, agrémenté de sons rêveurs. Dog Park à Cable Park, c’est gavé d’allure et sur le sol les panards prennent leur pied, excusez la pauvreté du jeu de mots. C’est le soir exquis, un début de MALN dénué de fausses notes et au delà de ça, la découverte d’un projet méritant. Sucre d’orge indé, Dog Park régale la base.
Dog Park
A son gré le terme arrive, m’éloignant j’entends encore ses sons bellots qui insistants, se refusent à me lâcher. Dog Park ressort vainqueur, il a du cœur et de beaux airs. Son vinyle, trônant sur sa droite, est lui aussi d’éclat, en couleurs d’été. Les ultimes notes s’égrènent, l’air fraichit mais Cable Park aura de sa doublette pop fait rayonner l’assistance, permettant à ce MALN 2024 un début accompli. La suite a lieu ce soir, jusqu’aux derniers coup de soleil du dimanche. L’heure tourne, il me faut décoller après avoir, ce jeudi, monté une à une les marches vers les sphères indie qui dans nos vies sèment sourires et extase.
Dog Park
Photos Will Part en Live