Après la récente réapparition de leur album éponyme les valeureux Dodge Veg-O-Matic, issus de nos fructueuses 90’s, voient aussi ce Rien ne devrait être à vendre, censé sortir dans la foulée ou presque -on parle alors du mitan des années 90-, voir le jour avec la même prestance. Constitué d’inédits d’excellence, l’opus recense treize morceaux et autant le dire de suite, ils dégorgent un rock impétueux. Le titre éponyme de suite riffe dur, ardent, pour placer la clique sur les bons rails. S’ensuit Il s’en est fallu de peu, qui trace à vitesse grand V. On suit le mouvement, entre brillance pop et offensives rock débridées. On baisse rarement la garde, Rock mbalax se déroule d’ailleurs dans la même urgence. Ca funke un peu, au passage, avec mérite et tout en continuant à déboulonner. Les guitares font festival, on s’écoute le truc sans discontinuer. Koolen Allah, garage, fuzze grave et se permet de flirter avec le stoner, gras comme un goret. Et agile, avec ça, ce qui bien entendu ne gâche rien. Sa fin se saccade, moins directe mais tout aussi concluante. Je respire prend le relai, conformément à son intitulé il permet une courte pause qui toutefois, conserve une coloration pop-rock teigneuse. Rien à déplorer par là, comme sur ce L’ai-je rêvé groovy au folk-rock vivace. Prêt, lui, se la joue mélodieux mais appuyé, un peu dans la même veine.
On a alors passé, sans rien voir foirer, la moitié de la collection. La corde raide file vite, porté par une vigueur punk. Là où d’autres très vite faiblissent Dodge Veg-O-Matic, fringant, performe du début à la fin. Husker le loup, rapide mais lyrique, assure donc logiquement un rendu estimable. Sur mon épaule l’imite, pop à guitares une fois de plus achevée. Les instruments, à nouveau, rugissent dans l’éclat. L’ombre de ton père, où le Français prouve que dans le rock il ne fait pas tâche, bien au contraire, rudoie comme il se doit. Rien ne devrait être à vendre, bien que tenant en une série d’inédits, est très largement du niveau d’un album, tant dans sa cohérence d’ensemble qu’en termes de niveau atteint. Bilgola le complète au galop, serti de mélodies à la Dodge Veg-O-Matic. Des airs attachants, exécutés sans trop regarder dans le rétro. C’est enfin Rollercoaster, entre riffs coup de trique et Anglais gouailleur, qui termine la sortie-surprise et cette dernière, d’un attrait constant et d’un impact qui jamais ne fléchit, mérite autant d’attention soutenue que celle évoquée là-haut, par ailleurs joliment rééditée.