Depuis longtemps actif -j’en veux pour preuve ma chronique de son Songs for the elder– (mais était-ce bien lui? Je ne peux retrouver trace de cet ouvrage dans sa discographie…), Dead Horse One revient avec un Seas of Static du meilleur acabit, shoegaze, sonique et cotonneux, qu’on pourrait situer entre l’éthéré d’un MBV (Raindrops 2) et les assauts sonores d’un Deftones. Raindrops en amorce (après un It’s over « téléphonique » de très brève ddurée), riffant et saccadé, puissant mais allégé par ses chants, avantage d’emblée la formation valentinoise. Il murmure, accélère, laisse ses guitares déraper. Le rendu parfait. Vient ensuite Shadow qui de son ombre vaguement psyché au départ, shoegaze ensuite, rêveuse, valide les aptitudes du valeureux quintette. Massif autant qu’enciélé, il n’est pas sans me rappeler Mars Red Sky. Ca lui fait honneur, vous l’aurez compris.
Regenerated, remuant, apporte une certaine vigueur et ce, sans se départir des élans brumeux qui ça et là étoffent l’opus. Il breake, Seas Of Static se pare alors d’une nouvelle pierre solide. Les sorties de route sont légion, Kathleen après le Raindrops 2 cité plus haut bénéficie de l’organe de Harlee Young (Bosses). Townes Van Zandt à l’écoute frémirait, la plage se déploie joliment mais vite, vire à la castagne rythmique de poids, que les vocaux à nouveau surlignent et atténuent. Bien bon disque, Seas Of Static empile les belles bûches. That Day, à la White Pony, lui permet d’assurer ses formes. On pensera aussi à Far, issu des 90’s, pour la tendance dominante. Here Comes The Lord, aérien, perlé avec soin, part se percher. Il riffe heavy, cru, gras, et marque l’esprit. Simultanément, des airs plus doux se font valoir. L’ajustement est savant, sans travers.
Onset, folk sur ses premières secondes, étend le champ d’action. Il s’anime, beau à bloc. Ses mélopées scintillent. DEAD HORSE ONE est doué, à n’en pas douter. Dans la foulée We Were, apaisé, fait retomber la pression dans un écrin de sensible magnificence. Dead Horse One se surpasse, Ride revêt itou des parures folky majestueuses. C’en est fait, Seas Of Static en dépit d’une négligeable baisse d’intensité terminale laisse derrière lui une batelée de morceaux à la qualité qu’on ne peut censément lui discuter.