Tout d’abord destiné à n’être que la cour de récré de Tom Caussade, alors batteur de Stoner Bud’s, Tacoblaster sort finalement son premier album, Royal Color, qui lui donne totale légitimité. Mélodique mais guitaristique, indie on le sait déjà, power-pop, il fait surgir le souvenir d’un Nada Surf ou d’un Mellencamp, et sachez que je résume car la formation bordelaise, ici draine une sacrée flopée de morceaux forts. Toujours pareil me direz-vous? Bien sûr, et c’est bien pour ça qu’on les aime à l’instar, d’ailleurs, de la totalité des projets hébergés par les labels susmentionnés. Allez, 2 Hot 4 U poppise le bazar et bourru, paraphe un début probant. Tacoblaster valide avec Royal Color, éponyme et gorgé d’allant. 90’s avant tout, actuel et de goût, l’opus enchainera sans capituler. Sex Drive sacre le trio d’intro, aussi finaud qu’acéré. Il y a chez Tacoblaster une évidence mélodique, les bonnes idées sans excès, qui lui permettent de s’illustrer. Petit break doux, suivi d’une hausse aux airs de rafale…sauf que non. Et ça marche sans forcer le trait.
On a aussi sur notre route Sparkles, entre chants de pair et ruades mélodieuses du plus bel effet. Et ces chœurs, qui charment. In Her Eyes ensuite, aux premiers souffles subtils. Sans se presser, la chanson monte mais demeure fine, foutrement belle à entendre. Tacoblaster se fend, après cela, d’un Serial Lovers à la pop-rock foudroyante autant que cotonnée. Royal Color, produit et enregistré par Matthieu Courege (Mc Noodles, Goodbye 20 Hello 30), surnage et ne perd pas pied. Au contraire, il excelle et à l’occasion de Social Boy, sert des notes folk enfin, on dirait, qui elles aussi l’asseyent. L’élan se coupe, puis on finit dans l’appuyé enchanteur. Wasted Ones, rythmé, saccadé et concluant, s’ajoute au rayon du plus que bon.
Photo Robin Rauner
Shitty Job, direct et fulminant, amène une vigueur sans atermoiements. Il est relayé par Shut, noisy pop aux contours peaufinés. Royal Color est un album soigné, passionné, que The One clôture dans un trame folk posée et apaisante. Grand merci de m’avoir lu, comme vous l’aurez saisi ce Royal Color mérite qu’on s’y attarde et qu’on fasse le choix de l’acquérir, en fan de pop-rock rutilante et de compositions qui immédiatement font grand bien à l’écoutant.