En pleine progression, détenteur d’un récent EP que l’interview pour des raisons de timing n’aborde malheureusement pas, ravageur en live, LNWKP répond à Will Dum…
Photo avatar: Baptiste Okala
1. Tout d’abord bravo pour ce superbe clip lié à votre nouveau single « Forest », où l’on vous voit flâner en pleine nature mais aussi jouer dans un décor épuré. Besoin de vous ressourcer ? J’ai clairement, au visionnage, ce ressenti…
Hello ! Merci pour toutes ces éloges ! En effet je crois que les cadres bucoliques sont une bonne source d’inspiration pour nous. On a voulu faire écho au clip de « Trouble », 2 ans après. D’ailleurs il a été tourné en partie au même endroit ! Même si les tournages en extérieur amènent une organisation un petit peu plus fournie, c’est vraiment fun. Je ne sais pas si la majorité de nos clips seront filmés dans des lieux forestiers ou champêtres mais en extérieur, c’est certain.
Chaque moment de tournage est un moment pour se ressourcer. On en profite pour se retrouver hors d’Amiens avec une équipe toujours constituée de copains, mais on ne se repose pas beaucoup !
2. Forest, de par son titre et certains de ses sons « cold », m’évoque The Cure et son mythique A Forest. Influence avouée ? On sent malgré tout, à l’écoute de vos sorties mais aussi sur scène et de plus en plus au fil du temps, qu’une réelle identité se forge…
J’en profite d’ailleurs pour souligner votre presta récente, à l’AF, qui fut particulièrement sauvage…
Les Cure sont une de nos grande influences ! Donc c’est totalement avoué. Mais la corrélation entre les deux morceaux n’est pas voulue à ce point. La musique a été trouvée avant le texte et celui-ci pendant l’écriture du clip, c’est en partie grâce aux idées de scénario de Robin que le texte à été créé. Cela nous évoquait une forêt à nous aussi. Notre musique grandit avec nous, on avait plus de difficulté à composer des morceaux dans une même « veine » il y a encore peu de temps mais à force de travail et d’idées communes, on a réussi à lier tous nos morceaux par les sons utilisés notamment.
Merci, on s’est vraiment bien amusé ce soir-là ! Grosse dédicace au nouveau refuge.
Photo Robin Ledent
3. Vous avez travaillé entre autres, pour Forest, avec Louis Morati (Celebration Days Records, Vadim Vernay, Cheap Wine etc…) et Robin Ledent. Que vous a apporté leur contribution ?
On a enregistré Forest et tout le nouvel EP avec Louis, à Clermont. C’est nous qui l’avons contacté parce qu’on pensait, avec raison, que son oreille serait complètement pertinente dans l’enregistrement d’«Everything». On a fait plusieurs sessions, d’abord chez lui quand le studio de Clermont n’était pas encore terminé, puis on a fini tout ça au studio, dans de très bonnes conditions. Louis a de supers idées, il nous a beaucoup aidés sur l’arrangement. On a trouvé le grain que l’on désirait. On va certainement rebosser avec lui à l’avenir.
Pour Robin, il nous suit depuis déjà un peu plus d’un an à la vidéo. Pour le clip de Forest, il était accompagné par Emeric Berte à la caméra. C’est Robin qui a écrit le clip, mis en place le tournage et nous a clairement managés. C’est vraiment super agréable de bosser avec quelqu’un d’aussi investi dans LNWKP et qui en plus de ça a est très créatif. C’est lui qui a pensé aux prismes sur la caméra, présents tout le long du clip ! On sent vraiment sa patte. Il part aussi avec nous sur toutes les dates et nous filme en permanence. C’est aussi notre monteur attitré !
Merci les copains d’être là avec nous et de nous permettre de faire tout ça !
4. Le morceau est pour moi décliné en trois/quatre parties distinctes mais savamment enchainées : d’abord rêveuse, ensuite appuyée avec une rythmique qui hausse le ton pour ensuite redescendre et sur sa toute fin, sonique à souhait sans se départir de ses vocaux songeurs. Est-ce que cette structure représente quelque chose de précis, ou est-ce une simple orientation musicale ?
Tu as super bien compris le morceau ! « Forest » raconte l’histoire d’une personne qui découvre la forêt, de manière un peu surnaturelle. Étant elle-même vivante (la forêt), elle a ses humeurs, ses propres émotions qui sont retranscrites à travers les différentes parties. D’abord la rencontre, puis l’incompréhension presque psyché pour terminer sur une émotion colérique, plus vive en tous cas. On apprend à la découvrir. On ne peut pas gagner contre la forêt, ni même se repérer dedans. Qui sait, peut être que nous n’en sommes jamais ressortis…
Photo Dom Mesnigé
5. Je fais un petit aparté vers votre participation aux Trans de Rennes, début décembre, qui forcément marquent la vie d’un groupe. Comment l’avez-vous vécue ? Même question pour votre Live Session à La Grande Chaufferie, lieu chargé d’histoire…
Fin 2023 a été assez riche en émotions et en rencontres pour nous ! Entre le Crossroads de Roubaix puis Bar en Trans, on a eu des belles opportunités ! C’était vraiment génial. Conditions d’accueil au top, une super presta dans un lieu mythique de Rennes : la Salle de la Cité. Quand on a su qu’on avait été programmé pour l’édition 2023 on n’a pas pu contenir notre joie. C’est quand même une étape pour un groupe français d’être appelé pour jouer là-bas. Et on l’a fait, enfin !
Pour la grande chaufferie, Cédric l’ancien chargé d’accompagnement du 9-9 Bis de Oignies nous a appelés presque à la dernière minute ! On a répondu présent tout de suite, évidemment. C’était vraiment génial, une équipe au top autant dans le son que dans l’image avec une ambiance vraiment pro. Le résultat nous a plu immédiatement, on l’utilise d’ailleurs systématiquement pour démarcher maintenant. Big up à ILTV !
6. Quel regard portez-vous sur le parcours de votre groupe, après quelques années d’existence et une belle flopée de lives ici et là assortis de trois sorties sur support ?
On a appris la musique en jouant ensemble, toujours eu les mêmes rêves, construit notre vie professionnelle ensemble. Tout ça est arrivé très tôt dans nos vies, ce qui nous a valu de faire pas mal d’erreurs qui se sont avérées très formatrices pour la suite.
Cela fait maintenant plus de 10 ans qu’on joue ensemble et plus de 6 ans que LNWKP existe, il y’a eu des hauts et des bas mais on n’a jamais cessé de faire des concerts, composer et enregistrer des disques. On ne compte pas s’arrêter là et notre passé fourni nous aide à réfléchir sans cesse à notre évolution en tant que groupe. Il y aura toujours des moments forts dans la vie du groupe, mais on a appris (très récemment d’ailleurs) qu’il était nécessaire de s’octroyer des pauses et du repos pour pouvoir repartir avec les idées claires. C’est ce que nous avons décidé de faire en ce début d’année et grâce à cela, plein de belles choses se préparent pour cette fin d’année et l’année prochaine.
7. Par extension, quelle est votre vision du vivier musical amienois, qu’on sait très dense et doté d’un talent certain ?
Amiens est très riche culturellement, contrairement à ce qu’on pourrait penser ou entendre. Il y a une multitude de groupes et d’artistes, des nouveaux lieux ouvrent, laissent place aux assos d’orga de concerts. Il y a un vrai échange entre les musicien.es, on a de le chance d’avoir autant de propositions dans une ville de taille moyenne.
Photo Will Dum