Big Wool est angevin, alors je me dis voilà le divin. J’exagère certes, mais suivez-moi. Alien Days est son deuxième album, il nait chez Mims Rec qui notez-le bien, est un nouveau label fondé par son chanteur Maxime Doboze (San Carol, Sandwich). Tout ça, je n’en savais rien avant que Clément Duboscq, sans cesse à m’arroser de formations prometteuses, se mette en tête de m’en faire prendre connaissance. Je l’en remercie. Alien Days, en effet, dégorge six titres brillants. Le monstrueux Alien, en tête de file, déroule le tapi lo-fi. Il est fin, un brin sale, de voix songeuse. S’en extraient des petits bruits délicieux, le chant s’emphase alors. Trop beau l’bazar! Ca monte et ça descend, assez merveilleusement. Il y a là du ressenti, qu’on pourrait presque toucher du doigt. Magpies, pop, rutilant, savoureux comme Yuck, entre voix d’homme et voix de dame, se met en exergue. Magnifique. Et noisy, sur ses embardées, comme un Pavement se mettant à claquer des « papapa ». Papapa, d’ailleurs, ça se trouve aussi chez d’autres gars d’Angers, plutôt reconnus, qui se nomment Les Thugs. Big Wool, s’il n’en est pas là, assure ici, et j’aime ça, une série captivante.
Ainsi Everybody Knew, poppy et rapide, valide t-il les bonnes dispositions du quintette. Là aussi, on trace et on modère. Les mélodies reluisent, on ne rechigne toutefois pas à sonner la charge. Les vocaux changent de peau, délirants. C’est du bon, du très bon, que Big Wool nous tisse là. J’en chantonne, sans trop de talent. Freud, très psychanalytique (je n’en sais à vrai dire foutrement rien), met à jour un rock teigneux. Alien Days est haut de gamme, Freud (la chanson) a du nerf et de l’allant. On en rêvera peut-être, je sais pas trop ce qu’en pense ce cher Sigmund.
Photo Ameline Vildaer
Point grave, Nova Bossa calme le jeu et ce faisant, souffle un rendu sensitif. Tout est OK par ici, il est bon de finir dans une tendance rock ondulante, au gré du terminal Dancing In The Fire. La voix m’y évoque, vite fait comme disent ou disaient les djeuns, Interpol. C’est stylé, aiguisé et mélodique. Ca dure, ça s’étire sur plus de huit minutes et à l’issue, on a à se dire que Big Wool, doué, tatoué je sais pas, mérite largement qu’on se penche sur son cas, renforcé par son Alien Days et ses six réalisations au delà de tout soupçon. Le titre de fin breake, joliment, avant de remettre des coups de canif bruitistes. Perfect.