J’ai d’abord enragé, deux dates magiques se chevauchant ce jour. Puis j’ai calculé, anticipé, ce qui m’a amené à zieuter les légendaires And Also The Trees à la Lune des Pirates pour ensuite, marchant vite, rallier Célestine et faire face à La Jungle, dont on sait l’impact live. Bien joué Will, après le superbe set des Anglais j’accoste à 23h et me faufile côté droit en regardant la scène, tranchant une dense foule. Trente secondes après Jim et Roxie instaurent les premières secousses. Je ne verrai donc pas Landrose, dont on me dira le plus grand bien, ni Usé et ses délires indus et bien plus qui attirèrent Born Bad. Dommage mais la paire de Mons, ayant en rayon une cohorte de morceaux déments, s’en va transformer le public en une masse gesticulante, mise en branle par sa force de frappe. La péniche vivre, La Jungle tempête et de sons cosmiques en cascades de rythmes étendus, en passant par des phases percutantes, assène un set qui de suite marque les esprits et échauffe les troncs. Engoncé dans mon recoin, je suis impressionné et pourtant, le live, je suis loin d’en faire la découverte. C’est la transe, irrémédiable.
La Jungle
Jim, pantin mouvementé, tronçonne des nappes tarées. Il chante à l’occasion, obsédant. Roxie, frappeur frappé, enrobe le bazar de cadences infernales. On loope le tout, sans se louper, dans une recette que personne d’autre ne développe. Ahurissants d’identité, les deux hommes déversent un bruit jouissif. Antoine le batteur local, lui aussi sous le choc, en fait tournoyer sa casquette Iron Maiden. Autour de lui le déchainement prévaut, happé par La Jungle je n’irai pas même au bar profiter d’un gobelet de rouge. Sous mes yeux ébahis se déroule un concert qui déchire la troposphère. Et sa race, diront les plus jeunes histoire de faire genre. Gigote c’est du belge, le plancher semble marquer le rythme appuyant Jim dans son martelage expert. T-shirt trempé, il cogne sans vergogne. La Jungle déboite, dépote, je vois la sueur ici et là perler puis couler. Je venais quêter la raclée, le raz de marée, j’en ai eu pour mon argent. C’est d’une traite que La Jungle déroule, magistral et en rafales, comblant le parterre tout entier. On n’a rien vu venir, ça prend fin en fusée et les temps morts ce jeudi n’ont aucun crédit. C’était mon marathon, il s’achève sous les assauts d’une prestation à classer au rayon de celles qui supérieures, impriment des souvenirs durables et exaltés.
La Jungle
Photos Will Part en Live