C’est in extremis que m’adressant à They Call Me Rico, valable invité de ladite soirée, je pus y prendre part muni d’une autorisation photo, moi-même convié donc, dans le cadre du Théâtre Municipal d’Abbeville. Lieu superbe s’il en est, il accueillait aussi, en l’occurrence, Mr Hardearly et son blues virtuose mais sans démonstration superflue. Familier de la ville, fan du décor d’un endroit qui marque, c’est bienheureux que je garais ma tire sur la grande place attenante au lycée Boucher de Perthes, où j’intervins jadis, après être passé devant le mythique stade Delique. Cervelas en salade, pâtes au surimi, dessert pêche-passion merci Aldi et Flixecourt, je me hâte de pénétrer dans l’antre. Mon ami du journal d’Abbeville est présent, son humilité l’honore. Toujours un plaisir, nous échangeons puis il regagne sa place, en retrait. J’opte de mon côté pour le plus proche, sur ces entrefaites débarque Mr Hardearly. L’homme au chapeau a partagé la scène avec de sacrées formations, parmi elles on dénombre en résumé ZZ Top, Status Quo, Les Commitments, Georgia Sattelites, Van Wilks ou encore Bernard Allison, excusez donc du peu on fait ce qu’on peut.
Mr Hardearly
Le gaillard humorise, puis c’est l’arc en ciel d’une dextérité qui ne peut qu’emporter, servie, aussi, par deux solides hommes de main. Lancé dans une tournée qui s’étend, adepte des planches, le trio dégorge une collection vitaminée, blues de souche certes mais d’une ouverture appréciable, n’omettant pas le mordant du rock. Dave sera mouliné, on ne perd pas non plus le fil d’une rigolade teintée de légèreté et s’amoncellent les titres agiles, au feeling perceptible, le tout émaillé de reprises dont la toute dernière ira au roi Hendrix. Fire (renommé One desire), soit un juste intitulé pour ce concert proche du rock’n’roll, vigoureux, que les soli de Mr Hardearly feront groover. What the hell is going on, nous exhorte t-il à entonner, partageur. Tiré de son Mean Blues de 2021, le morceau s’ajoute à une fière enfilade. Le riff souvent rougeoie, le tempo enfle. Sur plus d’une heure c’est le bonheur, le rocker que je suis en a pour son compte. Des mimiques à mon attention parachèvent le moment, accompli, au cours duquel le public aura vu Mr Hardearly l’investir.
Mr Hardearly
Courte pause, on retombe du set et j’ai aussi au passage retrouvé mon ami Laurent Cauchy, croisé à l’armée. Quelques « section à mon commandement, haihuuue!! » plus loin, They Call Me Rico s’apprête à officier en groupe, en troupe rodée au rock rude. Le projet du québécois Frédéric Pellerin, par ailleurs chanteur des Madcaps, prend sous cette formule collective le nom de They Call Me Rico & The Escape. L’échappée va férocer, un poignée de ses titres usuels va être revue et transfigurée. Entouré comme il se doit, le sieur Pellerin droppe et galope, offre un « gig » sauvage et d’une teneur sans manières. Estelle Mouge (Les Nombrils de Venus), aux claviers, apporte la grâce de dame. Fabrice Lacroix (Emma Shapplin), à la batterie, y va se sa frappe sûre et Emma Cordenod (111), à la basse, sème des graines d’attitude rock que le leader relaie sans faillir. Jamais figé, le bonhomme crée là un répertoire plus écorché qu’à l’habitude, digne de ses sorties en son nom. Des passages plus retenus, tel l’excellent Ease my mind, s’invitent à la fête dont je ne perds pas une miette.
They Call Me Rico
C’est mon unique date, j’en exprime le regret, de cette édition des Nuits du Blues. A Abbeville ça bouge sachez-le, et ça ne date pas d’aujourd’hui. Please don’t go, moucheté de blues, enthousiasme lui aussi l’assistance qui d’une tenue d’abord prudente, finira par réclamer et acclamer. They Call Me Ricos’échappe, direction le feu rock, suivi dans sa course par le théâtre municipal. Il énergise et parcourt lui aussi un éventail large, où prédomine l’acéré. Régal. C’est le samedi soir achevé, illuminé par des « cliques » à la portée porteuse. Le stand de merch sera fréquenté, au passage je féliciterai le groupe pour cette conséquente apparition. Je ne saurai que trop, au passage, vous conseiller la disco de l’élégant barbu, support à des lives probants, en conclusion d’un écrit qui je l’espère, vous ralliera à sa cause.
They Call Me Rico
Photos Will Part en Live