Ecossais, Midas Fall signe avec ce Cold Waves Divide Us son cinquième album. Décrit comme plus intense que les sorties précédentes, il marie post-rock et intensité, emphase vocale et moments de déchainement. In the Morning We’ll Be Someone Else, d’abord éthéré, prend ensuite de l’ampleur. Son fond est sombre, troublant sa beauté. I Am Wrong suit un cheminement similaire, dans une agitation plus marquée, plus en relief, sans porter atteinte à l’éclat du rendu. Ses guitares dures s’allient à des motifs plus subtils, créant un contraste marquant. Salt, sucré, se déploie dans la brume. Il monte en puissance, au gré de secousses majestueuses. De ses trames progressives, Midas Fall construit des pièces accomplies. In This Avalanche se dépare, lui, de tout tumulte. Dreamy, il reluit à son tour. Je lui préfère, néanmoins, les efforts plus remuants. Point of Diminishing Return en est, on constate malgré tout une modération dans les incartades bien que régulièrement, la tension pointe.
Monsters, sur le second volet de l’opus, s’anime, grondant après une ouverture distinguée. Midas Fall évolue dans des sphères diaphanes, qui se laissent écorner. La méthode est tenue, globalement porteuse. Atrophy s’élague, apaisé ou presque. J’adhère moins. Le trio n’en reste pas moins, à l’écoute, agréable. Cold Waves Divide Us, éponyme, gagne en allant sous l’impulsion de sa cadence. Son tonnerre l’illustre, comme des éclairs dans l’azur. Little Wooden Boxes suit, doucereux, dans une option trop feutrée pour ma personne. On entend, tout de même, des percées modérées. Enfin Mute, dans la lignée du tout, a le mérite de finir en évitant in extremis la torpeur, là où beaucoup d’autres formations calment le jeu. Cold Waves Divide Us constituant, à l’arrivée, un disque de qualité que pour ma part, j’aurais « balafré » de manière un brin plus fréquente et poussée.
Photos Stephen Alexander