Duo de druides dépaysants, Walter Astral poursuit son entreprise de déracinement avec son nouvel EP, nommé Jour. Le Jour en est la thématique, on l’aura compris, du point de vue de ses dynamiques et des problématiques qu’elles engendrent. Musicalement, banjo voyageur, voix légères, pop ensoleillée et nuages psyché font l’affaire, matérialisée par l’inaugural Aube. Neuf minutes de trip hors-bases, oriental, au groove céleste irrésistible. L’inventivité est audible, l’échappée lointaine et définitive. L’électro s’invite, sombre et zébrée. Soleil prend la suite, rayonnant, dans des airs à la Lalalar. Pour la deuxième fois, on est extrait de notre confort. Lunaire, enlevé, le rendu impose sa nouveauté. Ses sonorités innovent, s’emballent, dessinent des lignes enivrantes. Jour, à n’en pas douter, accompagnera les nôtres.
Serpent mental, un tantinet funky, virevolte et investit la piste (de danse évidemment). Entre mélodies polies et polissonage sonore, Walter Astral louvoie et se rend précieux de par son approche, totalement personnelle. Serpent mental est serpent, dans sa cadence, autant que mental, dans sa conception. Mirage le suit et se charge de clore, au gré d’une psych-pop soutenue et mélodieuse, que des touches d’ailleurs relèvent. Le résultat, pour la quatrième et dernière occurrence, suinte l’excellence. On tente alors de redescendre, avec peine, du séjour instigué par Jour, nouvelle sortie remarquable, garantie dans le même temps de concerts synonymes de périple collectif mémorable.
Photos Diane Sagnier