D’Edgär j’avais décroché, fuyant le trop sirupeux (pour ma personne) Secret, sorti en 2022, alors que la galette précédente m’avait plu. J’y reviens content(é), avec dans les fouilles ce Edgär is Dead gorgé de guitares vitaminées, de refrains pop à entonner en toutes circonstances. De rouge et de noir, anglais dans ses angles, l’opus fait péter les hymnes. Share the light (intro) reste climatique, on sent toutefois monter la sauce. Il sert de « tapis » à Time qui dans la foulée, déploie une pop-rock au taquet. Chants à deux, rythme-cheval, grondement de l’instrumentation, synthés bien disséminés. Pas d’la zik de minets, de mec qui se passe la main dans les cheveux douze mille fois par jour. It’s gonna be allright enchaine, rugissant lui aussi dans ses mélopées soignées. Edgär n’est pas mort, il met tout le monde d’accord. Il sourit à la vie, dans le dédain des épreuves. Résilient. Summery land, plus léger mais pas moins réussi, complète l’éventail sans flancher. Les sons flamboient. Backseat boy desserre l’étreinte, renouant avec une trame emphatique…avant de tracer joyeusement. Perfect, totalement perfect. C’est l’Amiens d’Angleterre, entre poussées de vigueur et passages polis sans être irritants. Réussite solide, Edgär is dead appelle à franchir les écueils. Edgär le dit ici, tachons donc d’accéder à son injonction.
Les ruades et synthés de l’éponyme Edgär is Dead, court mais dansant, un brin funky, sollicitent les corps. La vie, encore. Superman, torpille rock’n’roll sans appel, galvanise l’album. Edgär jamais ne s’égare, lancé dans une mission qui pour le coup fédère. Ses guitares s’acèrent, ses ritournelles s’intensifient. Alors on s’y fie. Sunset, de notes douces, se livre à des saccades à nouveau bellotes, entre force et beauté des arrangements. Je ne vois guère, pour l’heure, de trous dans la raquette. Falling, pop de marque, illustre l’ornement qui sur le disque, reluit sans cesse. Le rendu est de plus simple, sans détours inutiles même lorsque la tendance, ça arrive, vire de direction. Elle le fait justement. Share the light s’en vient alors fermer la marche (à suivre évidemment), au gré d’une pop-rock une dernière fois magnifiée et colérique, aux trouées noise bienvenues, qui sacrent ce Edgär is dead que ses auteurs présenteront ce soir à la Malle à Disques, dans notre ville, à l’attention d’un public très certainement fourni.
Photos Nicolas Burlot