On sait Vlimmer, animé par Alexander Leonard Donat, voué » à différer. Mehrschöpfung, sa nouvelle création, en apporte la preuve en élargissant son spectre, à l’occasion de six morceaux que Rückflut et son « cabaret-goth » inaugure dans une rêverie dark. Draperie sombre, sons plus clairs mais tout de même nuptiaux, cadence variable agrémentent un début saisissant. Luftmangel, aussi spatial mais plus vivace, suit au gré de volutes enivrantes, légères et porteuses. Vlimmer, à se débattre dans le noir, y trouve sa propre couleur. Körpersuche, lent, en ruades atmosphériques retenues, se fait psyché. La palette reste ouverte, le rendu significatif. Stirnseite, mélodique et sautillant, le réhausse encore. Doucereux, amer tout de même, il vole sans trous d’air.
Plus loin Trotzmacht, traversé par des sons vrillés, impose une électro céleste assez psychotrope. Ethéré, Mehrschöpfung fait son effet. Sa fin, intitulée Höhenluft, le pare de huit minutes songeuses, en montées insidieuses et vocaux de messe. Celle-ci est dite, Donat et ses multiples projets signent une nouvelle parution novatrice et qualitative qu’il s’agira d’aller chercher, eu égard au fait qu’elle ne se livre pas de prime abord, livrée dans une casette comme à l’habitude faite main.