A moins d’un mois de la sortie de son joyau indie-folk From Grey, de Nantes, répond aux questions de Will Dum…
1. Qui êtes-vous, chers From Grey ? Quel fut votre parcours, avant le très joli To Dust que ma boite a récemment gobé ?
Au début de l’histoire, il y a un projet solo créé par Ronan en 2011. Ronan K. En 2012, survient la rencontre avec Stéven Rougerie, leader du groupe Oscar Matzerath. Ensemble, nous avons sorti un EP en 2015 puis un album en 2018. C’est ainsi qu’est né From Grey. Durant la préparation du nouvel album To Dust, Nicolas Delaqueze qui œuvre déjà sur plusieurs projets (Bloue, Atma Gumbo Blues) a rejoint le projet aux percussions, faisant du groupe un trio.
2. En parlant de l’album, comment s’est passée sa conception ? A l’imminence de sa sortie, quel est votre état d’esprit ?
La conception de l’album a été longue et laborieuse, notamment car celle-ci a débuté juste avant la pandémie du Covid, qui a eu pour effet de tout ralentir. Nous avons écrit et enregistré pendant de longs mois au Lonesome Studio situé à Blain (44), notre second foyer. A la veille de la sortie de l’album, nous sommes très satisfaits du résultat et nous avons hâte de le faire découvrir à notre public, que ce soit par l’intermédiaire des enregistrements comme celui de la scène. Nous attendons d’ailleurs avec impatience le concert de sortie qui aura lieu au Black Shelter à Carquefou (44), le 16 février prochain.
3. On entend des touches western, des tons à la Neil Young sur l’opus, qui me font penser à du « rétro d’aujourd’hui », enregistré avec les moyens actuels sans en écorner le cachet « daté ». Est-ce vers cela que vous tendez, cette sorte de « poussiéreux merveilleux » ?
Oui on aime le son vintage, les vieilles guitares, les vieux amplis. Au Lonesome Studio on a accès à pas mal de matos. Et après on cherche à détourner les sons pour les glisser dans nos compos, des claviers douteux, des percussions faites de trucs trouvés dans le garage. Avec Laurent Ballot, qui a co-mixé et masterisé l’album, on a aussi pu passer nos pistes dans des périphériques analogiques qui ont réchauffé l’ensemble, le rendant plus organique. On vient par ailleurs de faire une session vidéo à l’ancienne, plan séquence et prise de son en one-mic recording. Des clips à venir bientôt…
4. J’entends aussi, au delà de la beauté des instrumentations, une ferveur synonyme d’enjouement. Il ne serait pas un peu « thérapeutique », ce To Dust ?
C’est sans doute le cas effectivement ! Les thèmes peuvent être assez lourds mais toujours abordés avec un pas de côté, comme pour les exorciser. Ecrire c’est parfois une forme de thérapie, voir ce qu’on a à dire, et si on a envie de laisser ça derrière soi.
5. A quoi, d’ailleurs, renvoie la mouvance folk pour vous, outre évidemment l’idée de vérité et de « mise à nu » ?
La musique folk a pour nous un intérêt de par sa radicalité, au sens littéral du terme, car elle est à la racine d’un tas de choses. Notre point de départ est toujours une guitare et quelque chose à raconter. Ensuite, on s’amuse à travailler tout ça pour prendre la direction qui nous plaît. Rester connecté aux racines permet sûrement d’éviter de prendre un mauvais chemin.
6. Vous venez de Nantes, je sais la ville riche en groupes divers. Quel regard portez-vous sur le vivier local ?
On est un peu reclus dans notre coin, mais on apporte un regard positif sur la qualité des groupes qui évoluent à Nantes et ses alentours. Lorsqu’on a la possibilité de partager la scène avec des formations du coin c’est toujours avec plaisir. Ça a par exemple été le cas à plusieurs reprises avec le groupe Cavalier qui vient de Cholet.
Photos groupe: Victor Renaudin