Gablé a toujours joué, sinué, jusqu’à ce Pick the weak qui met fin à 6 ans de non sorties. Toujours libre, le trio use d’un panel large et claque de la zik « de chambre » fantaisiste, sur dix titres un peu pitres. FRuiTioN le démontre; même s’il prend, au final, moins de virages, Gablé dépose sa marque. Obscurément joyeuse, sa palette euphorise. Lo-fi dans l’esprit, elle hausse ici le rythme et se passe de toute surenchère. We LooK AWay, ludique, aux motifs qui de nous s’emparent, marie les voix et fait, quelque part, l’enfant. Car c’est là, semble t-il, que Gablé nous emmène. L’innocence, l’espièglerie un brin malaxée par ses contours. Bassons, flûte traversière s’invitent. La sagesse, sous douce turbulence, décore l’album. SHaReD (FeaT. MeRiDiaN BRoTHeRS) en fait montre, posé mais de sonorités déviantes. Gablé invente, mais jamais ne se vante. Le vacarme survient, groovy, vocalement exotique. TeLL uS MoRe jette des cuivres, enfin je crois, un peu ivres. Gablé s’égare, perdu en gare. Il y est à sa place.
Ca Va MiCHeL, en volutes qui en ampleur gagnent, s’enhardit. Excellent. Gablé a du chien, brise ses élans, chante à l’unisson un brin polisson. Tantôt trop sage, il délire plus loin. iT MaKeS SeNSe, prétend t-il. Ah ben tu m’étonnes Elton! C’est pas normé, c’est du Gablé par entières troussées. Là encore, la cadence se fait plus vive. On entend, au fil du disque, toutes sortes de notes. Elles appellent, addictives, à la réécoute. La voix se robotise, plus loin iNSTRuCTioNS vire quasi psychétrange. Psyché, étrange et comme de coutume, d’humeurs variables. On prend? Direct frère! BeLieFS THaT eXCLuDe attire, saccadé, foufou et vaguement électro, un tantinet trépidant et dissonant.
Convaincu, je continue. SPeCiaL CoNTaiNeRS pointe ses formes, hasardeuses, amicalement secouées. Avec joliesse, aussi. Mélodie polie, mais quand même pas trop. Soubresauts, sans trop de casse. Puis pour finir PoNyTaiL, même qu’à The Notwist je pense. Excellent. Gablé, chez Figures Libres et ça lui va bien au teint, se trouve à sa place. Il n’a rien perdu, nous revient fringant et performant, dans un dédale de délires peut-être moins poussé qu’à l’habitude mais tout de même, au bout des courses, sacrément prenant.