La Lune sera Bleue, et nos vies un peu plus roses, au son de ces inédits d’Aline et Young Michelin qui fut sa première mouture. Après deux albums bijoux, sortis dans les « 10’s », la clique emmenée par Romain Guerret réapparait avec dans sa besace, une série pop irréprochable qui à l’occasion, prend des tons cold (La rivière est profonde). Marc, haineux dans le propos, poétique dans les mots, file bon train et nous ressert la pop vive, mélodique mais ici plutôt appuyée, d’Aline. Ornée avec goût, avec sobriété, elle fait déjà mouche. Aline Marc des points; La rivière est profonde, cité plus haut, se Smiths et se Cure certes, mais n’est dû qu’à Aline, bien assez doué pour s’émanciper. Subtil, joué avec dextérité, le morceau se pare de voix d’enfants qui magnifiquement dépeignent Debord. La matière est belle, l’expérience du temps chère au grand Guy profite, visiblement, au groupe de Marseille. Elevées, ses chansons embaument les cœurs. Le sentiment, écorché, en est l’étoffe dominante.
Tombé pour la France, de qui vous savez, nous rappelle à quel point il est hymne. On l’entonne, on le chantonne, la version d’Aline ne fait qu’effleurer l’original et ma foi, ça me va. S’éloigner quand même, perfection poppy, émerveille puis disparaît. Amours en fuite, soulignés par une perle de chanson qu’encore une fois, ses vêtures glacent d’allure. La lune sera bleue, le melodica sensationne. Du verbe sensationner, que je viens de trouvailler. Le texte, à nouveau, s’encre et s’ancre. Dans le cortex, sorte de dope à mine. La plume d’Aline est fine, Acier géant s’en dispense pourtant. Clair, de couleur Pastels, il réitère des notes que fatalement, on valide et garde en soi.
Plus loin Saturne, cold, poste un refrain qui met à mal. L’homme. Intact en impact, Aline à le vent en poupe et le live en ligne de mire. Si si si si, même que vous en serez. Saturne s’intensifie, retrouve ensuite sa clarté vivace. Les décors dans leur éclat perdurent, Aline persiste et signe des merveilles. Bien que court, La lune sera bleue n’a que faire de la médiocrité. Moi je joue, lance t-il en guise d’au revoir. Ca twiste, ça Bardotte allègrement et c’est tellement entrainant qu’on en oublierait que derrière guette l’enfer. Réussite intégrale, La lune sera bleue remet Aline au goût du jour, des nôtres aussi, et révèle une remorque d’inédits qui aiguisent l’envie d’en entendre plus encore.